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La France est "fatiguée" selon le médiateur de la République

Sentiment d'injustice, défiance et suspicion, jungle administrative, parcours du combattant pour une carte d'identité, excès de zèle de l’administration…le médiateur de la République brosse dans son rapport annuel un tableau très sombre de la société et de ses relations avec l'administration. _ Les Français ont selon lui "un besoin urgent d’être écoutés".
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France ©Reuters)

En 2009, 76 286 affaires ont été transmises aux services du médiateur de la République. Le nombre d’affaires reçues est en augmentation de plus de 16% par rapport à 2008.
_ Pour le médiateur de la République, Jean–Paul Delevoye, la société française est “fatiguée psychiquement”.
Les courriers envoyés montrent “une détresse et un besoin d’information constant”. La “ précarité est grandissante ”.

_ Le rapport 2009 continue de constater les lacunes de l'accueil et le manque d'information du public, et ajoute de nouveaux sujets de “ressentiment”.

_ Le médiateur de la République épingle dans son bilan 2009 l'excès de zèle de l'administration en matière de renouvellement des papiers d'identité des personnes nées à l'étranger ou dont l'un des parents n'est pas né en France.
“Pour les personnes concernées, bien souvent françaises de
naissance, cette remise en cause de leur nationalité, composante essentielle de leur identité, est très mal vécue”, souligne le rapport.

_ Le 10 février, le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux a annoncé la rédaction d'un décret visant à simplifier les règles de renouvellement des papiers d'identité pour les Français nés à l'étranger. Il avait reconnu que “quelques tracasseries administratives subsistaient ici ou là” dans le cadre de cette
procédure de renouvellement.

Selon le médiateur, les citoyens se sentent par ailleurs “ ballottés ” par “d'incessants changements censés l'avantager” (comme l'ouverture à la concurrence d'EDF-GDF, parfois “source de préjudice”), et désorientés par un “vertigineux empilement de lois et de règlements”.
Jean–Paul Delevoye estime à “15 millions le nombre de personnes pour lesquelles les fins de mois se jouent à 50 ou 150 euros près”. “L’Etat répond mal à ces problèmes parce que sa boîte à outils est mal adaptée”.

Mikaël Roparz, avec agences

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