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La contestation faiblit dans le secteur pétrolier

Le mouvement des salariés du secteur pétrolier contre la réforme des retraites est-il en train de faiblir ? Les salariés de deux raffineries (Fos-sur-Mer et Gravenchon) ont voté cet après-midi la fin de la grève. Les forces de l'ordre ont quant à elles débloqué tous les dépôts pétroliers. La situation à la pompe est cependant loin d'être revenue à la normale : une station-service sur trois manque de carburant.
Article rédigé par franceinfo
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Jusqu'à présent, les 12 raffineries étaient unies dans le mouvement contre la réforme des retraites. Pour la première fois aujourd'hui, plusieurs d'entre elles ont décidé de mettre fin à la grève : le site de Reichstett (où le conflit ne concernait pas la réforme, mais un plan social) et les deux raffineries Esso du pays (Fos-sur-Mer dans les Bouches-du-Rhône et Gravenchon, en Seine-Maritime).

"Nous avons perdu une bataille, mais pas l'essentiel : pouvoir s'exprimer
contre cette réforme, et on ne baissera pas les bras", estime Laurent
Delaunay, délégué CGT chez Esso.

En revanche, le mouvement a été reconduit dans les raffineries Total (La Mède, Feyzin, Grandpuits, Gonfreville, Donges
et Dunkerque). A la raffinerie de Petit-Couronne (Seine-Maritime), la grève a été reconduite jusqu'à mercredi 13h. Toutefois, la contestation "s'épuise" reconnaît la
direction fédérale de la CFDT-Chimie.

La situation a également évolué ces dernières heures dans les dépôts pétroliers : suite à l'intervention des forces de l'ordre, tous les dépôts sont désormais débloqués, sauf ceux situés dans les raffineries en grève. "Cela permet de
réoptimiser le camionnage" et donc d'"améliorer les capacités de livraison" , selon l'Union française des industries pétrolières (Ufip).

Pour autant, la situation ne s'est pas encore améliorée dans les stations-service : l'approvisionnement a été "difficile" ce matin, reconnaît l'Ufip, notamment du fait du repos
obligatoire observé dimanche par les chauffeurs de camions-citerne. Et puis, pour reprendre la production, de nombreuses raffineries
dépendent des terminaux pétroliers de Fos-Lavera, où
la grève dure depuis 29 jours.
_ L'objectif affiché par le gouvernement est que 4 stations-service sur 5 soient en fonctionnement mardi.

Moins de 10% de stations ouvertes en Indre-et-Loire

Ce lundi, une station sur trois manque de carburant. L'Ouest et la région parisienne sont particulièrement touchés : en Indre-et-Loire, par exemple, seule une dizaine de stations est toujours ouverte sur un total de 126.
_ En Ille-et-Vilaine, une station-service sur deux est à sec.

Le gouvernement a chiffré le coût de la grève entre 200 et 400 millions d'euros par jour (LIRE NOTRE ARTICLE) et plusieurs secteurs d'activité souffrent plus que d'autres. Pour les agriculteurs, par exemple, le manque de carburant commence à créer un "problème aigu", selon le syndicat FNSEA : l'approvisionnement en alimentation animale, la collecte de lait et
l'enlèvement des animaux pour l'abattoir ne sont plus assurés dans certaines régions. D'autres secteurs sont touchés, comme l'industrie chimique, les travaux publics, le commerce ou encore le tourisme.

Où trouver du carburant ?

  • CARBEO.COM, qui recense, via une carte interactive, les stations fermées ou en rupture de carburants.

  • AUTOMOTO.FR, qui propose un forum où les automobilistes peuvent échanger leurs informations en temps réel, département par département.

  • TWITTER, qui réagit évidemment à cette pénurie de carburant constatée par beaucoup d’automobilistes. Échanges d’infos locales, références aux articles d’actualité sur le sujet sur le site de .

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