La colère des marins- pêcheurs gagne l’Europe
La situation est aujourd’hui un peu confuse dans les ports de pêche français, où les marins sont partagés entre la poursuite du mouvement et la reprise du travail pour donner au gouvernement le temps de mettre en œuvre sa promesse : garantir un gazole à 40 centimes le litre au lieu de 75 actuellement.
Après 15 jours de grève, le travail a repris dans une dizaine de ports. Tandis qu’un appel à un blocus total de 48 heures était voté hier à Boulogne-sur-Mer par les représentants d’une dizaine de ports de la Manche et de la Méditerranée. Les revendications restent les mêmes : un gazole "eurocompatible" (prix comparable au niveau européen, ndlr) et une gestion "raisonnable" des quotas.
Au Guilvinec (Finistère), les 600 pêcheurs du premier port de pêche artisanale français, ont voté à une large majorité la poursuite du mouvement. En Méditerranée, la grève a été reconduite à la mi-journée, tandis que les CRS dégageaient dans le calme les accès au Dépôt Pétrolier de Fos (DPF), de nouveau occupé depuis le début de la matinée. Dans le Nord-Pas-de-Calais, l’accès au port ferry de Dunkerque est bloqué, et des actions sont de nouveau envisagées dans des supermarchés de Boulogne-sur-Mer pour retirer le poisson des étalages.
Dans toute l’Europe, le même combat
Et le mouvement continue de faire tache d’huile en Europe. Des pêcheurs de quatre pays – Italie, Portugal, France et Espagne – réunis appellent à une grève illimitée à partir de demain. En Catalogne, la grève a été entamée dès hier, anticipant sur une manifestation prévue vendredi à Madrid.
Des appels pourraient être lancés aux marins belges, néerlandais, britanniques et irlandais, car une mobilisation à l'échelle européenne est, selon eux, le seul moyen d'avoir de l'influence auprès de Bruxelles.
En première ligne dans ce conflit avec les 20.000 pêcheurs français, le ministre de la Pêche Michel Barnier va tenter d’obtenir un relèvement des limites fixées par l’Union aux aides internationales versées à la pêche. Elles sont actuellement de 10.000 euros par entreprise et par an, l’équivalent de trois tonnes de cabillaud.
Gilles Halais avec agences
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