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L'urbanisation des côtes remise en question

Trois jours après les inondations meurtrières provoquées par la conjonction de la tempête Xynthia et de grandes marées, les constructions en zones inondables sont montrées du doigt. Les autorités locales sont soupçonnées d'appliquer les règlementations trop mollement et certains demandent que l'urbanisation du littoral recule.
Article rédigé par franceinfo
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Va-t-on abandonner des zones urbanisées situées en zones inondables, trop proches des côtes ou des cours d'eau ? Certains, ce matin, n'hésitent pas à le demander, comme Bernard Gérard, le directeur adjoint du conservatoire du littoral. Dans une interview donnée au journal les Echos, il demande un “repli stratégique” de l'urbanisation face à la mer. Le niveau de la mer s'élèvera de 40 cm d'ici 2050, prévient-il. Et selon lui, les indemnisations qui s'en suivraient pourraient coûter moins cher que les dégâts éventuels occasionnés par des catastrophes.
_ Camargue, Vendée, Charente, Nord, Baie de Somme (lire notre reportage), telles sont les secteurs les plus menacés selon lui.

Des responsables politiques ont dès hier dénoncé ou reconnu que l'urbanisation du littoral posait problème. Nicolas Sarkozy lui-même a promis d'engager une réflexion “sur le plan de l'urbanisme pour qu'une catastrophe de cette nature ne se reproduise plus”.

LES MAIRES SUR LA SELLETTE

En attendant un hypothétique durcissement de la réglementation, les autorités locales se retrouvent sur la sellette, accusées de manquer de fermeté dans le respect des textes en vigueur. Les maires se retrouvent en première ligne, accusés dans la presse de “manquer de détermination”. “Fruits de “combinazione” locales mais aussi parfois résultats de la volonté inconsidérée d'un maire de voir grandir et prospérer sa ville, ces permis de construire qui sont souvent aussi parfois des permis de périr sont malheureusement loin d'être des raretés”, écrit un éditorialiste de La Charente Libre, région durement touchée par les inondations de Xynthia.

LA DDE AVAIT PREVENU

Une note vieille de deux ans seulement de la DDE de Vendée pose en effet la question de la vigilance des autorités locales et de la transmission de l'information entre les différents services publics. Publiée ce matin dans Le Parisien, elle décrit de manière troublante le scénario de l'inondation de la nuit de samedi à dimanche à L'Aiguillon et à La Faute : “la zone de l’estuaire du Lay est la zone la plus dangereuse du département, le Lay étant un cours d’eau majeur drainant une surface représentant la moitié du département de la Vendée, exposée à des phénomènes marins extrêmes, amplifiés par l’effet de baie dans la baie de l’Aiguillon”, écrit le rédacteur de la note, chargé à l'époque d'une mission d'inspection des ouvrage hydrauliques. Mais à l'époque, trois mille maisons étaient déjà construites en zone inondable.

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