L'épée du bourreau de Strasbourg retrouvée... 300 ans après sa disparition
Dans un article publié vendredi par le quotidien les Dernières Nouvelles d'Alsace (DNA), l'existence de cette épée est rendue publique. Fabriquée en 1670, elle aurait décapité au
moins 150 personnes. Si elle appartient désormais à un collectionneur, elle a été confiée aux chercheurs du Musée de Strasbourg.
En 2011, Jean-Marc Sabatier a acheté l'arme à un
marchand belge spécialisé, qui lui avait parlé de cette superbe pièce issue de
l'ancienne collection Christensen, une référence. Le catalogue la présentait
alors comme une épée de bourreau allemande, celle du bourreau de Bande. Une erreur probablement dûe à l'inscription
en allemand gravée sur la lame. Or en 1670,
Strasbourg n'avait pas encore été conquise par Louis XIV. Le collectionneur a
finalement compris l'origine de l'objet en s'adressant à une banque de données
spécialisée, qu'il a trouvé après avoir parcouru près de 4.000 armoiries. "Ce qui me plaît dans la collection, c'est de faire des recherches ", a déclaré le propriétaire, lui-même directeur de recherche sur les molécules au CNRS.
"C'est la plus belle épée que j'ai vue"(Collectionneur propriétaire de l'épée)
La lame, à double tranchant et large de six centimètres,
comporte un bout dit "carré", la pointe n'ayant pas d'utilité dans la
décapitation. Gravée sur la tranche, des volutes de fleurs ciselées encadrent
une citation en allemand : "Quand je lève cette épée au ciel, puisse Dieu accorder à ce pauvre pécheur la vie
éternelle ". Juste au dessus, une roue de torture est gravée, s'il l'on retourne
l'arme, on découvre une potence.
Connaisseur, le détenteur de l'épée estime qu'elle aurait
décapité 150 personnes, soulignant qu'il pense être "très loin du compte ". Il précise que "les projections de gouttes de sang incrustées dans
le métal " sont toujours visibles sur la lame. Les archives de Strasbourg ayant
été partiellement détruites, le nombre de décapitations effectuées avec cette
épée est difficile à évaluer. En 1670, date à laquelle l'épée a été réalisée, Johann
Michael Grosholtzen venait de devenir exécuteur bourreau lorsque l'objet en question lui a été confié, une fonction qui se transmettait de père en fils.
Le musée historique de Strasbourg, auquel l'épée a été confiée
pendant près d'une année, a confirmé sa valeur historique. Si le collectioneur ne
cache pas qu'il serait heureux d'ajouter cette pièce à ses collections, l'épée
pourrait revenir à Strasbourg si les deux partenaires parviennent à se mettre d'accord
sur un prix. Selon les musées militaires spécialisés, le prix d'une
telle pièce de collection serait d'environ 25 000 euros.
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