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L'Elysée : la promesse du vote des étrangers "sera tenue"

Un groupe de 75 députés PS lance lundi un appel pour la mise en œuvre du droit de vote des étrangers aux élections locales, dans une tribune publiée dans Le Monde. L'UMP s'est aussitôt engouffrée dans la brèche, François Fillon demandant solennellement au président de renoncer. En fin d'après-midi l'Elysée a confirmé que la promesse serait tenue.
Article rédigé par Clara Beaudoux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (Cécile Quéguiner Radio France)

Le droit de vote pour les étrangers non européens va être accordé sous le mandat de François Hollande. Sans donner de date, l'Elysée l'a assuré en fin d'après-midi, "l'engagement [de campagne de François Hollande] sera tenu".  

L'Etat répond ainsi à une lettre de députés publiée ce lundi. "Le temps presse " pour accorder aux étrangers présents sur le territoire français depuis cinq ans le droit de vote aux élections locales, indique ce groupe de 75 députés socialistes dans Le Monde. Selon les signataires de cet appel, les sondages montrent que l'opinion française est favorable en grande majorité à cette mesure. 

"Cette mesure changera la nature du corps électoral en France. Loin d'être votée à la va-vite, elle doit au contraire être discutée publiquement pour en expliquer la portée et sa contribution à une République réconciliée avec ses citoyens ", lit-on dans l'appel.

"C'est en commençant maintenant que nous aurons la possibilité de prendre notre temps"

Face à l'argument de la droite qui craint un vote communautaire, les députés PS répondent "que c'est au contraire l'inégalité de traitement entre l'élu et ses administrations qui favorise une organisation communautarisée de la société ".

Cette proposition, qui revient régulièrement dans le débat politique, avait été avancée dès 1981 par François Mitterrand. Il s'agissait également de la 50e proposition du candidat François Hollande. "**A celles et ceux qui nous disent que c'est trop tôt, et qu'il faut prendre son temps, nous répondons que c'est en commençant maintenant que nous aurons la possibilité de prendre notre temps pour faire cette réforme ", écrivent les députés.

Ce n'est pas "une revendication forte" pour Manuel Valls

Mais cette question ne semble pas être la priorité du gouvernement. "Est-ce que c'est aujourd'hui une revendication forte dans la société française? Un élément puissant d'intégration? Non ", déclare le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, également au quotidien Le Monde. "Ça n'a pas la même portée qu'il y a trente ans. Aujourd'hui, le défi de la société française est celui de l'intégration ", ajoute-t-il. "Ce débat risque de provoquer des fractures. Dans un moment de crise, on voit bien comment cela peut être utilisé, agité ", dit-il, mettant en garde contre "la jonction droite-extrême droite sur ce sujet ".

"Valls a le droit d'en penser ce qu'il veut, mais c'est une promesse de
François Hollande
", "une promesse de la gauche qui remonte à 1981 ", a également commenté l'ex-candidat NPA à l'Elysée Olivier Besancenot.

"Je demande solennellement au président de renoncer" (François Fillon)

A droite, l'occasion était trop belle. L'ex-garde des Sceaux, Rachida Dati, a affirmé que la déclaration de Manuel Valls donnait "une nouvelle fois raison " à l'ancien président Nicolas Sarkozy "en reconnaissant enfin que le droit de vote des étrangers n'est pas une 'revendication forte' de la société française ". Le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, pour sa part somme François Hollande de "clarifier ses intentions " à ce sujet au moment où, dit-il, "se multiplient les pratiques communautaristes et qu'un certian nombre d'extrémistes intégristes viennent provoquer la république par des propos, des actes ou des manifestations inacceptables ". 
Lundi soir, François Fillon a demandé à François Hollande de revenir sur sa promesse. Lors d'un meeting à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), le candidat à la présidence de l'UMP a déclaré : "Je demande solennellement au président de la République de renoncer à ce projet de donner le droit de vote aux étrangers". 

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