Y a-t-il eu faille dans le renseignement intérieur ? "Il faudra faire la clarté", déclare Alain Juppé
"Comme je ne sais pas s'il y eu une faille, je ne peux pas vous dire quel genre de faille, mais il faut faire la clarté là-dessus ", a déclaré Alain Juppé sur Europe 1 ce matin. Réponse aux interrogations qui commencent à poindre depuis hier, depuis que le suspect des tueries de Toulouse et Montauban a été identifié et que l'on a appris que son nom et son profil étaient connus des services de renseignements pour son militantisme salafiste et ses voyages en Afghanistan et au Pakistan.
Le ministre des affaires étrangères a cependant affirmé que les quelques jihadistes recensés en France étaient "contrôlés " et que Mohamed Merah avait précisément "été interrogé récemment par les services de renseignement ", en l'occurrence en novembre dernier sur ses voyages dans la zone pakistano-afghane. Il aurait d'ailleurs alors produit de classiques photos de vacances, accréditant la thèse d'un simple voyage touristique. Pas de quoi l'inquiéter. C'est néanmoins parce qu'il faisait bien partie des fiches de la DCRI que les enquêteurs ont acquis la conviction dès lundi après-midi, qu'il était le tueur.
"Exprimer des opinions salafistes ne suffit pas à déférer la justice" (Guéant)
Claude Guéant hier déjà avait tenté de déminer cette polémique naissante, défendant le travail des enquêteurs. "Dans le parcours des salafistes toulousains comme dans celui de Mohamed Merah, jamais n'est apparue une tendance criminelle ", a insisté le ministre de l'Intérieur, sur RTL. "La DCRI suit beaucoup de personnes qui sont engagées dans le radicalisme islamiste. Exprimer des idées, manifester des opinions salafistes ne suffit pas à déférer la justice ". Et de défendre le bilan de la droite dans la lutte contre terrorisme. Selon lui, une soixantaine d'islamistes à tendance terroriste sont actuellement incarcérés en France.
"On devrait tout savoir de Mohamed Merah" (Le Pen)
Pourtant, Marine le Pen, invité de France Info ce matin, a pointé à nouveau "un certain nombre de négligences", rappelant que "cet homme a été condamné 15 fois, que des témoignages nous disent qu’il avait séquestré un jeune homme, que des plaintes ont été déposées contre lui, qu’il est parti en Afghanistan et au Pakistan [...] qu'il avait des armes de guerre chez lui ". Avant d’ajouter qu’il y a "largement de quoi éventuellement faire des perquisitions. On devrait tout savoir sur cet homme-là" .
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.