Violences conjugales : l'affaire Doucouré, qui avait fait avancer la loi, devant la justice
C'est un habitué des
cours d'assises qui sera à la barre du tribunal de Créteil vendredi après-midi.
Mahamadou Doucouré, 30 ans, a été condamné il y a trois semaines à un an de
prison ferme dans l'affaire des tournantes de Fontenay-sous-Bois. Il comparaît
cette fois pour le meurtre de sa compagne et l'enlèvement de son petit garçon.
Des faits passibles de la réclusion criminelle à perpétuité
Mahamadou Doucouré,
soupçonné de meurtre et d'enlèvement
Le 16 février 2010, aux
alentours de 18 heures, les autorités décident de lancer la procédure
d'alerte-enlèvement pour aider aux recherches du petit Ibrahima. Le petit
garçon de 18 mois a disparu depuis le petit matin et le corps de sa mère, lardé
de 22 coups de couteau, a été découvert par les policiers dans son appartement
en rez-de-chaussée de Fontenay-sous-Bois.
Rapidement les soupçons
se portent sur son ancien compagnon, Mahamadou Doucouré. Les deux adultes sont
en conflit à propos de la garde de l'enfant. Sur le téléphone de la jeune
femme, près de 250 messages de menaces et de harcèlement. "Soit tu
reviens, soit tu crèves ", dit l'un d'eux.
Mahamadou Doucouré est interpellé
le soir même dans les Hauts-de-Seine. Il reconnaît avoir kidnappé son fils et
tué son ancienne compagne. Le petit est retrouvé sain et sauf, à ses côtés.
L'arsenal juridique pour
lutter contre les violences conjugales est renforcé
Les actes de Mahamadou Doucouré conduisent alors à
l'adoption d'une loi UMP-PS destinée à renforcer la lutte contre les violences
conjugales. Elle est votée à l'unanimité par le Parlement en juin 2010.
Parmi les mesures les
plus innovantes du texte, figurent une "ordonnance de protection"
pour les victimes, la création d'un délit de "violence psychologique"
et l'expérimentation pour trois ans du bracelet électronique destiné à
maintenir à distance le conjoint violent.
Condamné à un an de
prison ferme dans le procès des tournantes
En 2006 et 2007, Mahamadou Doucouré a aussi été détenu dans le cadre de l'enquête sur les "tournantes" des
cités de Fontenay-sous-Bois pour lesquels il a comparu au début de l'automne,
accusé de viols sur deux jeunes femmes, Nina et Aurélie.
Acquitté pour les faits
concernant Aurélie, il a en revanche été reconnu coupable et condamné à un an
de prison ferme pour avoir violé Nina.
Par ailleurs, l'homme a déjà été condamné à de multiples reprises
pour des violences, menaces ou outrages.
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