Villepin égratigne MAM dans sa dernière tirade
Dominique de Villepin a dénoncé lundi l'inégalité de traitement entre lui et MAM dans l'affaire ClearstreamDominique de Villepin a dénoncé lundi l'inégalité de traitement entre lui et MAM dans l'affaire Clearstream
A l'issue des débats, lundi, pour sa dernière audience, il a fait une longue déclaration au tribunal.
Dominique de Villepin s'est dit victime d'une "inégalité ministérielle", sa rivalité politique avec M. Sarkozy lui ayant valu d'être poursuivi dans cette affaire alors que Michèle Alliot-Marie, selon lui tout aussi concernée, ne l'a pas été.
"Le fait d'être désigné comme un rival politique de Nicolas Sarkozy me vaut d'être aujourd'hui devant vous, ne pas l'être pour Michèle Alliot-Marie (ministre de la Défense à l'époque des faits NDLR) lui permet d'être Garde des Sceaux", a déclaré Dominique de Villepin , qui a respectivement occupé les fonctions de ministre des Affaires étrangères, puis de l'Intérieur, durant les prémices de l'affaire Clearstream.
L'accusation repose sur "un parti pris" selon Villepin
"Toutes ces accusations reposent sur un parti pris, une sorte d'inégalité ministérielle: le ministre que j'ai été aurait été plus impliqué que d'autres", a dénoncé l'ancien Premier ministre, avant d'affirmer: "j'ai fait ce qui était mon devoir de ministre: j'ai informé le Premier ministre, j'ai informé le président de la République, j'ai fait en sorte que toutes les règles soient respectées".
Durant le procès, la défense de M. de Villepin a à plusieurs reprises démontré que Mme Alliot-Marie, et son directeur de cabinet Philippe Marland, avaient été régulièrement informés par le général Rondot de l'affaire Clearstream, mais qu'ils n'en avaient jamais alerté personne.
Ses contestations point par point
"M'accuse-t-on d'avoir participé à une dénonciation calomnieuse? M'accuse-t-on d'être un complice passif par abstention?", s'était-il interrogé plus tôt. "Toutes ces accusations sont sans fondement", a-t-il répondu.
Puis il a énoncé point par point ce qu'il conteste: ainsi, "le 9 janvier 2004 n'est pas une réunion de comploteurs" avec le général Rondot et l'ex-vice-président d'EADS Jean-Louis Gergorin, le nom de Nicolas Sarkozy "n'a pas été évoqué".
Ensuite, le 25 mars 2004, "je n'interviens pas pour demander la libération d'une source (Imad Lahoud, le faussaire présumé alors en garde à vue dans une autre affaire, ndlr) que je ne connais pas à un homme (le général Rondot, ndlr) dont je sais qu'il n'en aurait pas la capacité".
Enfin, "en avril, je ne donne pas d'instruction à Jean-Louis Gergorin" d'aller voir le juge van Ruymbeke pour dénoncer les listings.
Au procureur: "requérez le coeur léger, mon honneur n'est pas en cause"
Il y a "un petit miracle dans ce dossier, on croit toujours le général Rondot, sauf quand il m'innocente et on ne croit jamais Jean-Louis Gergorin, sauf quand il m'accuse", s'est plaint l'ancien diplomate.
"A aucun moment je n'ai bénéficié d'informations particulières". "Comment croire que j'ai pu avoir connaissance de la fausseté des listings?", s'est-il encore indigné, criant au tribunal sa "bonne foi" et rappelant qu'il avait "saisi la DST" en juillet 2004.
Pour conclure, M. de Villepin s'est adressé au procureur. "Je sais que le procureur au fond de lui (...) ne pense pas que j'ai une quelconque culpabilité dans cette affaire" mais s'il demandait une condamnation "car il faut un bouc émissaire", "je lui souhaiterais de requérir le coeur aussi léger qu'est le mien, ce soir car mon honneur n'est pas ici en cause".
"La haine envers Nicolas Sarkozy ne m'a jamais habité", "ma vie est devant moi", a-t-il conclu.
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