: Vidéo Saint-Etienne : le prêtre qui héberge des sans-abris sera-t-il condamné ?
Le père Riffard héberge des déboutés du droit d'asile dans une annexe de son église, à l'encontre d'un arrêté municipal.
Le père Riffard n'en a pas fini avec la justice. La cour d'appel de Lyon devait statuer mardi 27 janvier sur le sort de ce prêtre de Saint-Etienne poursuivi pour avoir ouvert une salle paroissiale à des demandeurs d'asile. Mais la cour déclaré l'incompétence du tribunal, cassant le jugement de première instance et renvoyant le dossier devant le parquet, qui décidera - ou non - de poursuivre le prêtre.
"Il faut tout recommencer à zéro"
Le juge a estimé que le curé de 70 ans, relaxé en septembre par le tribunal de police de Saint-Etienne, aurait dû être poursuivi pour un délit éventuel et non relever d'une simple contravention. "Il faut tout recommencer à zéro. On m'a toujours dit que je n'étais pas un délinquant mais un contrevenant. Je m'attendais à un jugement sur le fond, alors que la cour s'est basée sur un argument juridique, chacun fait son travail, moi j'essaie de faire le mien au mieux", a réagi Gérard Riffard à l'issue de la brève audience, soutenu par des militants et des prêtres de la région.
Initialement, l'homme d'Eglise avait comparu pour une infraction à l'urbanisme, pour avoir enfreint un arrêté municipal en hébergeant ces réfugiés. Le parquet avait fait appel et le septuagénaire avait comparu le 2 décembre devant la cour d'appel de Lyon. L'avocat général, Denis Vanbremmersch, avait alors reproché au contrevenant d'être "un électron libre".
Il avait requis une peine-amende partiellement ou totalement assortie de sursis de cinq euros par jour d'hébergement reproché, soit 1 200 euros au total puisque la justice avait relevé 239 jours de non-respect de l'arrêté. En première instance, le parquet avait requis une peine dix fois plus élevée : 50 euros pour chacun des 239 jours.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.