: Vidéo Divorce : faut-il entendre les enfants ?
En France, près de 130.000 couples divorcent chaque année. Dans plus de la moitié des cas, des enfants mineurs sont concernés. Faut-il prendre en compte leur parole, et à partir de quel âge ?
Les enfants mineurs d'un couple en instance de divorce ont-ils leur mot à dire ? Dans le cas de Fabrice, qui souhaitait faire témoigner sa fille de 6 ans en sa faveur, le juge a refusé : "Il considère qu’à 6 ans, elle n’a pas le discernement nécessaire. A partir de 10 ans, [il] aurait accepté de l’entendre." "La barre, c’est un peu 8 ans, mais certains juges refusent systématiquement, explique Laurence Meyer, avocate spécialisée dans le droit des enfants, citant le cas d’enfants de 6-7 ans dont le témoignage sera accepté par un tribunal, rejeté par un autre : "Deux poids, deux mesures, en quelque sorte."
Pour la défenseure des enfants Marie Derain, un juge devrait être obligé d’entendre un enfant qui en fait la demande, quel que soit son âge : "Aujourd’hui, le juge apprécie si l’enfant a une capacité de discernement et l’entend éventuellement après. Il faut inverser les choses : le juge entend l’enfant et, à partir de ce qu’il dira, appréciera son discernement et prendra en sa parole."
Pour un enfant, cette parole est-elle un droit ou une charge ? Selon Pierre Lévy-Soussan, pédopsychiatre, c’est un exercice risqué : "Exposer sa parole, c’est le responsabiliser, et risquer d’accroître un conflit de loyauté." C’est surtout en faire l’acteur d’une décision d’adultes. Sans compter qu’une audience de divorce dure une dizaine de minutes : est-ce suffisant pour entendre un enfant dans de bonnes conditions ?
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