: Vidéo 13h15. Tibhirine : "On aura la vérité... Uniquement si personne ne lâche !"
Jusqu'en septembre 2015, le juge Marc Trévidic était en charge de l'enquête sur l'assassinat des moines de Tibhirine en 1996. En octobre 2014, il a fait pratiquer sur place une autopsie des têtes des trappistes. Les éléments scientifiques sont toujours bloqués en Algérie… Extrait de "13h15 le dimanche" du 17 avril.
"Il y a eu l'exhumation des têtes, la recherche de tous les restes dans les cercueils, l'observation, les radiographies, les prélèvements, les analyses microscopiques", détaille l'ancien juge antiterroriste Marc Trévidic. Il était en charge de l'enquête sur l'enlèvement et l'assassinat, en 1996, des sept moines français du monastère de Tibhirine.
Ces investigations ont pu être pratiquées en Algérie en octobre 2014, après trois années d'attente, de contretemps et reports à répétition... Au bout du compte, Alger a mis son veto au départ vers la France de ces analyses. "Les prélèvements sont à Alger et on se demande ce qu'ils vont devenir", constatait le juge, bien résolu à faire la lumière sur cet assassinat collectif revendiqué par le Groupe islamiste armé (GIA) près de deux mois après l'enlèvement des religieux.
Les scellés bloqués en Algérie
Sur place, les experts du juge ont découvert que la version officielle ne semblait pas correspondre à ce qui se serait passé. Les moines auraient en effet été tués plusieurs semaines avant la date annoncée par le Groupe islamique armé, dont beaucoup s'accordent à dire qu'il était contrôlé par les services secrets algériens. Le communiqué du 21 mai 1996 revendiquant l'exécution des frères serait donc un faux... Seuls les scellés bloqués en Algérie permettraient d'envisager de résoudre un jour l'énigme de la mort des moines de Tibhirine.
"Je suis persuadé qu'on aura un jour ou l'autre la vérité sur ce dossier", affirme Marc Trévidic, qui a quitté sa fonction en septembre 2015 en raison d’une loi empêchant les juges spécialisés de rester en poste plus de dix ans. Il ajoute : "Ça peut arriver... J'en ai vraiment la conviction... Uniquement si personne ne lâche ! En fait, c'est ça, le problème..." Comment expliquer cette confiscation de preuves par Alger, vingt ans après la mort des moines de Tibhirine ?
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