Veuve-Cliquot : trois syndicalistes CGT accusés de harcèlement moral
En Champagne, la maison Veuve-Cliquot est une institution. Et au sein de cette institution, la CGT est un syndicat très puissant, capable de déclencher un mouvement de grève d’un claquement de doigts et de d'instaurer un réel rapport de force avec les actionnaires du groupe LVMH. Le syndicat peut d’ailleurs s’enorgueillir d’avoir su protéger les intérêts des ouvriers les mieux payés de France, avec un comité d’entreprise qui gère, par exemple, un budget annuel de 1600 euros par salarié.
Du pouvoir à l'abus de pouvoir
Mais du pouvoir à l’abus de pouvoir il n’y a qu’un pas et certains délégués syndicaux sont accusés de l’avoir franchi. La longue enquête du SRPJ de Reims se conclut aujourd’hui par le renvoi devant le tribunal correctionnel de trois syndicalistes accusés d’avoir poussé certains de leurs collègues à bout.
"Mon surnom : "connasse" "
Une violence qu’a subie Nadine Lusurier. Son efficacité au travail n’a pas été du goût des membres de son équipe parmi lesquels deux délégués syndicaux de la CGT. Pressions, insultes, l’acharnement de ses collègues l’a poussé dans une gravissime dépression nerveuse : "Mon surnom c’était "connasse" " explique-t-elle "Ils me l’ont bien dit "Nous, on est protégés, y a en a un qui commande chez Cliquot, et les autres suivent" " .
Une CGT toute puissante au point que l’encadrement ne juge pas utile à l'époque de réagir à ces intimidations répétées. La vie de Nadine Lusurier est aujourd’hui ruinée. Pour elle, l’avis de l’Inspection du Travail est arrivé trop tard. En attendant la décision du tribunal correctionnel, la CGT d’ordinaire si prompte à alerter les médias s’en est tenue à un communiqué. Elle explique dedans tout le bien qu’elle pense d’elle-même.
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