Un soldat jugé pour désertion accuse l'armée de bizutage
Le jeune soldat, Benjamin Pisani, 25 ans avait intégré la base 125 à Istres en octobre 2009 avec le grade de sergent à sa sortie de l'école de sous-officiers de l'armée de l'air à Rochefort en Charente-Maritime.
Une base qu'il quitte en juillet 2011 après qu'une demande de résiliation de contrat lui eut été refusée.
Le mois suivant, avec le consentement de sa famille, ce mécanicien se déclare déserteur, un militaire ne pouvant se soustraire à l'armée en mettant fin unilatéralement à son contrat.
Interrogé, le jeune homme a affirmé pour sa défense qu'il avait fait l'objet, dès son arrivée à Istres, d'actes de brimades et de bizutages. Il a indiqué avoir été ligoté et bâillonné, mais aussi avoir reçu des gifles lors de son intégration.
De son côté, le Sirpa-Air dit ne jamais avoir eu connaissance de tels actes. Aucune plainte n'a été enregistrée à ce titre.
L'armée explique aussi avoir refusé le départ du militaire par un manque d'ancienneté, la nécessité de rentabiliser sa longue formation et des besoins opérationnels. "Il était mécanicien dans une unité de Boeing ravitailleurs, excessivement sollicitée en 2011 avec un pic d'activité en Afghanistan et en Libye ", explique le colonel Jean-Pascal Breton.
"Dans l'armée on n'est pas dans le cadre du code du travail, on ne peut pas poser un préavis de deux mois et partir, il faut un accord en retour qui ne lui a pas été donné ", précise-t-il.
Le militaire encourt jusqu'à trois ans de prison ferme.
Une cinquantaine de cas de désertion est recensée chaque année en France. Ils sont le plus souvent sanctionnés, dans les faits, par les tribunaux, par des peines de deux à trois mois de prison avec sursis.
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