Un opposant au mariage pour tous condamné à quatre mois de prison avec sursis

Un homme de 26 ans a été condamné, en correctionnelle, à quatre mois de prison avec sursis, dans la nuit de jeudi à vendredi 26 avril, pour avoir jeté un projectile sur des CRS dans la soirée de mardi. Ironie du sort, il a été arrêté alors qu'il leur demandait son chemin, vers 1h30 du matin mercredi, après les incidents qui ont éclaté en marge de la manifestation contre le mariage pour tous, à Paris. Le jeune homme devra effectuer 70 heures de travaux d'intérêt général et verser 400 euros à chacun des deux CRS impliqués, pour préjudice moral. 

"Je tiens à m'excuser"

Présenté en comparution immédiate à l'issue de sa garde à vue, le prévenu, cheveux ras, fines lunettes et tout de noir vêtu, a reconnu avoir jeté une cannette de bière vide en direction des policiers. Selon lui, elle n'a touché personne, mais un des CRS affirme qu'elle a rebondi sur son casque.

Une vidéo et des photos ont établi qu'il était en première ligne. "Je tiens à m'excuser, franchement, auprès de ces deux messieurs. Je regrette", a dit le jeune homme originaire de l'Essonne et employé comme préparateur de commandes. "L'idée était de faire passer mes idées."

Un policier décrit "une pluie de projectiles"

"Le groupuscule dont faisait partie le prévenu a chargé notre barrage anti-émeute à plusieurs reprises", a affirmé un CRS à l'audience. "J'étais en première ligne et je suis formel : je l'ai vu jeter un projectile." Son collègue a ajouté qu'il "était de ceux qui haranguait les autres en chantant des chants de l'ultra-droite".

Alors que les organisateurs avaient donné consigne de se disperser, plusieurs centaines de personnes sont restées sur place, entre l'esplanade des Invalides et le quai d'Orsay, adressant "une pluie de projectiles" aux CRS, selon un de ces policiers venu témoigner à l'audience. Un commissaire de police a été blessé à la tête par un pavé. "On est là pour assurer la sécurité des personnes et des biens, pas pour servir d'exutoire à certaines personnes", a pesté un des policiers.