Un couple jugé pour huit ans de sévices et le meurtre de leur fille
Le procès des
parents de Marina débute ce matin au Mans. C'est Eric Sabatier, le père de la fillette
qui avait conduit les enquêteurs jusqu'au local technique et une caisse en plastique
scellée et remplie de béton. A l'intérieur, le corps de Marina, enroulé dans un
drap et enfermé dans 10 sacs poubelle. Les policiers remontent alors le fil de
l'histoire dramatique de l'enfant.
Dernière née d'Eric
et Stéphanie (ils ont eu avec Marina quatre enfants ensemble, plus un enfant du
côté de la mère d'une première union), la
fillette dont la naissance n'a pas été désirée est légèrement handicapée. Année
après année, elle deviendra le souffre douleur de ses parents.
"Marina a subi des violences banales depuis ses deux ans et demi jusqu'à sa mort, des claques, des privations de nourriture" (Me Padovani)
Le procès a de
fortes chances de pointer l'impuissance, voire l'inefficacité des services
sociaux. Car devant cette longue descente aux enfers, les associations comptent mettre l'accent sur "tous les signes de maltraitance qu'il pouvait y
avoir et qui n'ont pas été diffusés" , note Me Vanina Padovani, avocate de La Voix de
l'Enfant.
Pourtant, des enseignants effectuaient des signalements réguliers. L'un d'entre eux aboutira à une courte enquête des gendarmes, classée sans suite à l'automne 2008, la fillette n'osant pas avouer les sévices dont elle était l'objet. Déménageant régulièrement pour fuir les enquêtes sociales, Eric et Stéphanie
Sabatier sont passés au travers des mailles du filet. Jusqu'au drame, ce début d'août 2009, où Marina meurt au bout d'une journée de violences infligées par ses propres parents.
Les deux parents ont été jugés pénalement responsables.
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