Un cadeau fiscal de plusieurs dizaines de millions pour Tapie?
En juillet 2008, Bernard Tapie remporte l'arbitrage sur la vente d'Adidas et
reprend aussitôt son lobbying raconte Libération. Le fisc veut appliquer aux 405 millions d'euros
que l'homme d'affaire vient de récupérer l'impôt sur les sociétés à 33%. Mais Bernard Tapie estime lui qu'il doit être
taxé comme s'il s'agissait d'une plus-value, soit un peu moins de 2% à
l'époque. Son dossier est traité par la cellule fiscale, des conseillers
proches du ministre du Budget. Bernard Tapie les rencontre, personnellement,
avec les plus hauts fonctionnaires de Bercy. Puis il organise un diner dans un
restaurant chic avec le directeur de cabinet d'Eric Woerth. En vain dans un premier temps.
Mais en février 2009, comme l'avait déjà raconté Médiapart, Bernard Tapie en appelle à Claude Guéant, le secrétaire général de l'Elysée. Et en avril, Eric Woerth écrit à Bernard Tapie pour lui proposer une transaction, à son avantage. Le problème pour lui et une chance pour la justice, c'est qu'on est à Bercy. Plusieurs hauts fonctionnaires ont été consultés et ils ont dit non. Et toutes ces notes ont été retrouvées.
Pas de commentaire de Woerth, démenti de Tapie
Entendu par la commission d'instruction de la Cour de justice de la République dans l'enquête sur la vente de l'hippodrome de Compiègne, Eric Woerth a refusé de faire des commentaires : "Peut-être un sujet après l'autre non? Ce serait mieux".
Quant à l'avocat fiscaliste de Bernard Tapie, Patrick Philip, il a démenti sur RTL et BFM TV une accusation "grotesque ". Il assure même que "la société de M. Tapie a payé plusieurs millions d'euros en trop par rapport au régime légal qui aurait dû lui être appliqué."
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