Ce devait être un "exercice de sensibilisation auxeffets de l'emploi de différentes charges d'explosif" sur une voiture lorsd'un stage à Espira-de-L'Agly, dans les Pyrénées-Orientales. Mais quand il adéclenché la charge de 10 kilos de plastic le 30 mars 2009, le sergentinstructeur Thomas Bouffard a surtout tué deux agents : un adjudant instructeurde 35 ans et un soldat de 1ère classe de 22 ans. Les deux victimesappartenaient au Centre parachutiste de la sécurité de Perpignan, le groupe leplus actif des services de renseignement français.Des agents trop sûrs d'euxThomas Bouffard va donc devoir répondre d'homicidesinvolontaires devant le tribunal correctionnel de Montpellier. D'après l'enquête,il ne s'est pas assuré que la zone d'explosion avait été évacuée avant dedéclencher l'explosion. Il n'aurait pas non plus attendu l'ordre explicite de son chef. Une "imprudence inexplicable" , explique leparquet de Montpellier. D'après le procureur, les formateursétaient "des professionnels expérimentés, des gens très sûrs d'eux" .La défense de Thomas Bouffard explique justement qu'il y aeu "un climat d'excès de confiance dans le service d'élite" . Lesergent évoque le "laxisme d'uncommandement qui se repose beaucoup" sur les subordonnés. Les deux officiersles plus gradés de l'unité ont été entendus en juin dernier comme témoinsassistés. Ils n'ont pas été poursuivis.