Un an de prison requis contre un automobiliste flashé 94 fois
Etre immatriculé au Luxembourg n'est pas une garantie d'impunité
quand il s'agit d'allègrement faire fi des limitations de vitesse :
certains, comme ce gérant d'une société de fruits et légumes, située près de
Rouen, l'apprennent à leurs dépends.
La justice reproche à l'homme, qui comparaissait vendredi devant le tribunal correctionnel de Versailles, pas moins de 94 excès de
vitesse, dont plusieurs dizaines qualifiés de "grands excès de vitesse ".
La liste des infractions exposée à l'audience s'étale sur six pages. Presque à
chaque fois, la même mention : récidive d'excès de vitesse d'au moins 50
km/h. Voire beaucoup plus.
Mise en danger d'autrui
L'homme est ainsi notamment poursuivi pour "mise
en danger d'autrui ", au moins pour les neuf cas où il roulait à plus
de 180 km/h sur des portions de routes limitées à 70 km/h, notamment sous le
tunnel de l'A86. Au total, sa BMW X6, immatriculée au Luxembourg au nom de sa société, a été flashée à 94 reprises courant 2011 et 2012 sur des trajets entre Rouen et
le sud de la région parisienne...
Poursuivi en état de récidive, lui conteste fermement être l'auteur
de ces infractions. Selon sa version, la
BMW X6 flashée a pu être utilisé par ses collaborateurs ou ses proches. "Je
ne suis pas systématiquement le conducteur de la voiture ", a-t-il
ainsi argué devant un tribunal peu convaincu.
Sa concubine appelée à témoigner
Silhouette élancée et cheveux poivre et sel, l'homme a été pressé de questions
par la présidente du tribunal Françoise Dufour. Laquelle lui a indiqué que les excès de vitesse
ont toujours lieu le jour où il devait aller chercher son fils... Sa compagne de 29
ans, amenée à témoigner, a reconnu de son côté onduire "de temps en temps "
les différents véhicules de son concubin. Sans qu'elle puisse toutefois
préciser si, au moment des faits, elle conduisait effectivement la cylindrée
allemande : "Je l'accompagne très souvent quand il amène son fils
à Paris ", a déclaré la jeune femme.
Un an de
prison et 3 ans de suspension de permis
"On peut parler de folie, d'inconscience ",
a lancé le procureur, qui a requis un an de prison et 3 ans de suspension de
permis à l'encontre du présumé chauffard, en soulignant que le fait l'immatriculer
le véhicule au Luxembourg n'est "pas anodin " puisque cela
constitue une "sorte de garantie d'impunité ". Mais à malin, malin
et demi : les enquêteurs sont remontés jusqu'au chef d'entreprise en
recoupant la géolocalisation de son téléphone portable et les relevés de son badge
de télépéage.
L'avocat de l'automobiliste a plaidé pour sa part qu'il était "impossible de prouver que la personne est l'auteur de l'infraction, à
moins qu'elle ne se dénonce ".
"Il était à l'intérieur du véhicule...Peut-on avoir la certitude
qu'il était le conducteur ? Je ne le crois pas ", a-t-il défendu... Délibéré
le 18 janvier.
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