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Trois jeunes apprentis djihadistes jugés en correctionnelle

Ces trois jeunes Franciliens ont été arrêtés le 14 mai 2012, à l'aéroport de Saint Etienne, alors qu'ils s'apprêtaient à embarquer dans un vol pour la Turquie.  Agés de 22 à 26 ans, ils cherchaient, selon les enquêteurs, à se rendre en Syrie pour participer au djihad. Ce n'est pas le premier procès de ce type car le conflit syrien a complètement changé la donne dans le recrutement de jeunes Européens.
Article rédigé par Cédric Lang-Roth
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Catherine Grain Radio France)

Selon les chercheurs,
ils sont des milliers. Il y a quelques mois, on a compté en Syrie le plus grand
nombre de combattants étrangers jamais réunis dans un même pays. Et ça n'est
pas la seule spécificité du conflit syrien, comme l'explique Thomas Pierret,
spécialiste de l'islam et de la Syrie :

"Le profil des
combattants dépasse largement celui des militants radicaux expérimentés ou qui
ont un passé relativement long dans l'activisme radical. Et ça, c'est une
spécificité du conflit syrien parce qu'il est très facile et relativement
bon marché de se rendre en Syrie".

Et ce profil, c'est justement celui des trois prévenus dont le procès débute ce
jeudi.  Trois jeunes Franciliens, le plus
âgé n'avait pas 25 ans au moment des faits, pistés et écoutés pendant plus d'un
mois par les enquêteurs.  Et ce qui
ressort de ces écoutes, c'est surtout un fort sentiment d'impréparation.  A leur arrivée en Syrie, rien n'est prévu.
Tout juste visent-ils un camp de réfugiés à la frontière de la Turquie. Sans
compter l'absence de discrétion, puisqu'ils ont été interpellés avant même
d'avoir posé le pied hors de France.

Seulement une "intention ", pas "d'absolue certitude " (avocat)

Ce qui pose d'ailleurs une autre question,
juridique celle-là, que résume maitre Patrick Baudouin, avocat d'un autre
apprenti djihadiste, Adlène Hicheur, condamné en 2012 : "Les poursuites
sont toujours exercés sur le même fondement qui est l'association de
malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Une incrimination
fourre-tout qui fait qu'on peut poursuivre, arrêter, juger et condamner
quelqu'un sans avoir aucune preuve matérielle de la réalité d'une infraction
constituée. Il suffit d'une intention, pas toujours prouvée avec une absolue
certitude".

 Adlène Hicheur a
été condamné à 4 ans de réclusion criminelle
. Les trois prévenus encourent
jusqu'à 10 ans de prison.

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