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Transparence de la vie publique : du mieux pour la France mais...

Dix-huit mois après l'élection de François Hollande, c'est un bilan globalement positif que l'organisation Transparency International France dresse de l'évolution de la transparence de la vie publique dans l'Hexagone. "A l'évidence, l'affaire Cahuzac a joué un rôle d'accélérateur", estime le président de la branche française de Transparency International. Et de souligner une urgence : la situation du parquet vis-à-vis de l'exécutif. 
Article rédigé par Lucas Roxo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (Reuters)

Comme chaque année, l'organisation Transparency International publie son indice annuel de perception de la corruption au sein des partis politiques et des services publics dans les pays. Un classement auquel n'échappe pas la France. Placée au 22e rang dans l'Indice de perception de la corruption 2013, la France obtient une note de 71 sur 100.

Moins bien notée que la plupart de ses voisins européens (Royaume-Uni, Allemagne, Pays-Bas), la France ne s'en tire toutefois pas trop mal, selon les dires de Daniel Lebègue, président de la branche française de Transparency International. Sans toutefois crier victoire, il souligne notamment la bonne direction prise par les réformes lancées depuis 18 mois. 

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L'affaire Cahuzac, accélérateur

"Notre pays souffre en terme de transparence, d'intégrité
dans sa vie politique et publique, d'un déficit d'image et de crédibilité
", commence par expliquer Daniel Lebègue. "Ceci
nourrit d'ailleurs, en France, parmi nos concitoyens, un sentiment qui s'accroît de défiance vis-à-vis du monde politique.
Evidemment, il faut réagir, c'est une évolution qui est inquiétante pour notre
pacte social et notre démocratie
". 

Toutefois, Daniel Lebègue souligne des progrès intéressants. Publication des déclarations d'intérêts et de patrimoines pour les ministres et les élus, meilleure protection des lanceurs d'alerte, non-cumul des mandats : autant de réformes à venir ou déjà votées qui rendent les institutions françaises plus transparentes. Et qui n'auraient peut-être pas vues le jour sans l'affaire Cahuzac. 

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"On peut dire qu'en 2013, l'affaire Cahuzac a joué un rôle d'accélérateur ", indique Daniel Lebègue. "En 2013, les pouvoirs publics, le gouvernement et le Parlement
ont repris l'initiative avec un ensemble de projets de loi, il y en a 6 au
total, dont l'objectif est d'accroître la transparence dans notre vie publique
et de renforcer la lutte contre la corruption et la délinquance financière
". 

Une urgence : l'indépendance du parquet

Dix-huit mois après l'élection de François Hollande, c'est donc un bilan "globalement positif que Transparency International France dresse des lois adoptées ou en cours d'adoption ". La principale ombre au tableau, pour le rapport, concerne toutefois l'indépendance de la justice et notamment l'absence de réforme du statut du parquet. 

"La France a été condamnée a plusieurs reprises par
la cour de justice européenne car celle-ci estime que notre système judiciaire n'est
pas réellement indépendant vis-à-vis du gouvernement
", rappelle Daniel Lebègue. "La France, qui est l'une des
mères de la démocratie et des droits de l'homme dans le monde ne peut pas être
soupçonnée de ne pas avoir une justice indépendante
". 

Pour écouter l'interview de Daniel Lebègue en entier : 

Et à l'étranger ? 

La France se situe donc au 22e rang de l'indice de corruption, avec une note de 71 sur 100. Soit le même score qu'en 2012. Pour établir son indice, Transparency rassemble des avis d'experts du problème au sein d'organisations telles que la Banque mondiale, la Banque africaine de Développement, la Fondation allemande Bertelsmann, etc. Elle classe les pays sur une échelle de 0 à 100, la nation obtenant "zéro" étant celle perçue comme la plus corrompue.

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Le dernier classement "dresse un tableau inquiétant ", estime Transparency. "Alors qu'une poignée de pays obtient un bon résultat, aucun n'arrive à la perfection. Et plus des deux tiers ont moins de 50", pointe l'Organisation. Les trois plus mauvais élèves, l'Afghanistan, la Corée du Nord et la Somalie atteignent huit points, tandis que les deux meilleurs, Danemark et Nouvelle Zélande, affichent 91 points.

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