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Taubira se défend d'avoir voulu limoger un procureur

L'opposition et l'Union syndicale des magistrats (USM) ont dénoncé mardi soir les pressions exercées, selon elles, par la ministre de la Justice Christiane Taubira pour obtenir la démission du procureur général de Paris. Selon le Canard enchaîné, à paraître mercredi, les directeurs du cabinet de la garde des Sceaux ont convoqué récemment François Falletti pour lui demander de démissionner de lui-même, ce qu'il a refusé de faire.
Article rédigé par Matthieu Mondoloni
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Maxppp)

L'information est publiée dans le Canard enchaîné daté de ce mercredi. Selon l'hebdomadaire, la ministre de la Justice, Christiane Taubira, et ses directeurs de cabinet feraient pression sur le procureur général de Paris afin d'obtenir sa démission. François Faletti avait été nommé en janvier 2010 sous la présidence de Nicolas Sarkozy.

La Chancellerie a démenti qu'il y ait eu une volonté de
limoger le magistrat, précisant qu'un poste vacant lui avait été
proposé pour gérer sa fin de carrière, qu'il l'avait refusé, et
que l'affaire en resterait là.
"Il est rentré procureur général dans le bureau, il en est
ressorti procureur général et il le restera
", a-t-on indiqué,
dénonçant l'exploitation politique de l'affaire. "Il n'y a pas
eu d'instruction de la garde des Sceaux
".

Le procureur général de Paris, François Falletti, avait pourtant écrit à Christiane Taubira une lettre pour "dénoncer des mauvaises manières " et en a fait parvenir une copie aux deux responsables du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), précise-t-on de source judiciaire.

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"La Chancellerie voudrait le remplacer par quelqu'un qui aurait une sensibilité plus proche de la ministre ", ajoute-t-on, précisant que François Falletti avait été nommé en 2010 pour sept ans mais comptait prendre sa retraite dans un an et demi. "On ne s'explique pas cette précipitation ", ajoute-t-on. Le procureur général de Parisi se serait vu proposer en compensation le poste de premier avocat général à la cour de cassation, un avancement sur le plan hiérarchique, mais honorifique.

"Ce sont des pratiques scandaleuses qu'on a connu sous la précédente majorité ", s'est indigné Christophe Régnard, président de l'USM. "La logique voudrait que madame Taubira renonce à ce projet fou ", a-t-il ajouté, déplorant que la garde des Sceaux qui insiste depuis 18 mois sur l'indépendance des procureurs ne s'attache pas "à mettre ses actes en corrélation avec ses paroles ".

Eric Ciotti en appelle à François Hollande

Pour le député Eric Ciotti, chargé des questions de sécurité à l'UMP, ce type de convocation est "inédit dans l'histoire de la magistrature contemporaine " et ces révélations "sont d'une gravité extrême ". "Pourquoi la garde des Sceaux cherche-t-elle à remplacer l'actuel procureur général de Paris, dont la compétence et l'intégrité sont reconnus de tous, par un magistrat de sa sensibilité politique ? " demande-t-il dans un communiqué.

Eric Ciotti demande en conséquence au président François Hollande de saisir immédiatement le CSM "pour faire toute la lumière sur cette affaire ".

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