Stéphane Richard mis en examen dans l'affaire Tapie pour escroquerie en bande organisée
Stéphane Richard, l'actuel PDG d'Orange, a donc été mis en examen ce mercredi aprèsmidi à l'issue de sa présentation à un juge d'instruction. Une mise en examen pour "escroquerie en bande organisée". Pierre Estoup, l'un des trois juges du tribunal arbitral ayant décidé d'octroyer 403 millions d'euros à Bernard Tapie, avait également été mis en examen pour les mêmes chefs d'inculpation.
Stéphane Richard avait été placé en garde à vue pendant 48 heures dans le cadre de l'enquête sur l'arbitrage dont Bernard Tapie avait bénéficié dans son litige avec le Crédit Lyonnais. Au moment des faits, en 2007, il était le directeur de cabinet de la ministre de l'Économie et des Finances, l'actuelle patronne du FMI Christine Lagarde.
Stéphane Richard va contester sa mise en examen
L'audition de Stéphane Richard par le juge a eu lieu à l'Hôtel-Dieu où Stéphane Richard avait été admis après sa garde à vue en raison de la fatigue. "Il a d'ores et déjà quitté les lieux", a expliqué son porte-parole. Selon lui, Stéphane Richard s'est déclaré "confiant et combatif".
Selon les informations recueillies par France Info, l'avocat de Stéphane Richard va déposer un recours contre cette mose en examen. Il en conteste les motifs, à savoir l'escroquerie en bande organisée.
Pour le moment, cette mise en examen "n'a pas de conséquence" pour Orange a expliqué le groupe. "Orange a pris acte
de cette décision des juges. La mise en examen de Stéphane Richard dans cette
affaire, qui ne nous concerne pas, n'a pas de conséquences sur ses
responsabilités actuelles, et il sera à son bureau demain (jeudi)
matin", a déclaré le porte-parole.
"Faire le point dans les prochains jours"
De son côté, Matignon a expliqué que le conseil d'administration d'Orange se réunira "dans les prochains jours" pour "faire le point" et "décider des conséquences à tirer" de cette mise en examen. Toujours selon les services du Premier ministre "à travers ses administrateurs, l'État fera alors valoir sa position en tant qu'actionnaire". Pas de précision, toutefois, sur la position de l'État.
Avant que cette mise en examen ne soit décidée, Arnaud Montebourg avait toutefois déclaré au quotidien Le Monde qu'il serait "difficile" à un Stéphane Richard mis en examen "de rester". Le ministre du Redressement productif avait ensuite démentu avoir tenu ces propos.
Mise en examen de Jean-François Rocchi
Dans la soirée, Jean François Rocchi a lui aussi été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" et "usage abusif de pouvoirs sociaux". L'avocat de Jean-François Rocchi s'est étonné de cette mise en examen qualifiée "d'injuste et choquante".
Prié de dire s'il
considérait que son client était un bouc-émissaire, il a répondu : "Je
pense un peu ça, et j'utiliserais le mot de lampiste s'il n'avait pas une
connotation désagréable." "Il paye le fait
qu'il a suivi les instructions qui lui ont été données. Je trouve ça tout a
fait anormal" , a poursuivi l'avocat.
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