Cet article date de plus d'onze ans.

Six mois d'emprisonnement ferme pour le hacker de smartphones

Interpellé le 17 octobre à Amiens, un jeune homme de 20 ans est accusé d'avoir piraté 17.000 smartphones utilisant le système Android. Le préjudice est évalué à 500.000 euros. Poursuivi pour "piratage et escroquerie", il a été condamné ce soir à un an d'emprisonnement, dont six mois ferme à purger sous bracelet électronique.
Article rédigé par Ludovic Pauchant
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Maxppp)

On dit de Dylan que c'est un "crack de l'informatique". Ses 150 de QI y sont peut-être pour quelque chose, l'ingéniosité
qu'il a mobilisée, du haut de ses 20 ans, pour pirater les smartphones de ses
17.000 victimes
, aussi.

Des copies parfaites truffées de
virus

Poursuivi pour "piratage et
escroquerie", le jeune hacker avait créé d'innocents petits
programmes, pour les mettre ensuite en vente sur le marché parallèle des applications
Android. L'offre est alléchante : ce sont des copies parfaites des logiciels vendues sur le marché officiel.

A deux
détails près : leur prix défie toute concurrence et,
surtout, elles ont été truffées de virus. Ce dernier détail a évidemment échappé aux acheteurs arnaqués : une
fois téléchargées sur les téléphones des utilisateurs, les applications se
connectaient discrètement à des services payants surtaxés. "Ces
téléphones envoyaient ensuite des SMS vers des sites de jeux en ligne qui
renvoyaient des codes d'accès qu'il récupérait
" pour jouer, explique
l'Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de
l'information et de la communication
.

500.000
euros de préjudice

Le processus est tellement
discret qu'avant de recevoir une facture de téléphone, majorée de 100 à
150 euros, aucune des victimes ne peut s'en rendre compte. Finalement, plusieurs clients se sont manifestés
auprès de leur opérateur téléphonique, qui a averti la police. 17.000 téléphones
portables sont touchés, pour un préjudice évalué à 500.000 euros. Pendant sa
garde à vue, Dylan a reconnu les faits : placé sous contrôle judiciaire, il est mis en examen pour "escroquerie et piratage".

Un an de prison, dont six mois ferme

Aucune des victimes
ne s'est cependant constituée partie civile pour réclamer des dommages et intérêts.
L'explication, qu'on peine à rechercher dans un élan philanthropique pour le jeune hacker, si jeune soit-il, réside probablement dans le fait que le téléchargement
de copies d'applications hors marché officiel est, lui aussi, théoriquement passible
de poursuites.

Le procureur avait requis cet après-midi un an de prison, assorti d'une mise à l'épreuve de deux ans.
Le tribunal d'Amiens est allé au-delà de ces réquisitions, condamnant le jeune Dylan à un an d'emprisonnement, dont six mois ferme à purger sous bracelet électronique.

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