Salah Abdeslam arrêté vivant : "Quelque chose d'inespéré" pour les rescapés
Emmanuel n'en croit pas ses yeux. Lui qui porte encore, quatre mois après, les stigmates de l'attaque du Bataclan, regarde à deux fois son portable quand il apprend par texto l'arrestation de Salah Abdeslam. "C'est un peu quelque chose d'inespéré. Je croyais qu'on ne le retrouverait jamais ou dans trois ou quatre ans. De l'avoir vivant, c'est un miracle…"
Un miracle et un soulagement pour Caroline. Le 13 novembre au soir, la jeune femme était restée cachée un long moment derrière une porte avec quarante autres personnes au 1er étage de la salle de concert. Quand elle apprend la nouvelle de l'arrestation, elle souffle enfin : "J'ai l'impression d'avoir un poids en moins. C'est le symbole qui est important. Il est le dernier vivant de ces attaques" . Car Salah Abdeslam est capturé vivant. Blessé à la jambe mais vivant. C'est essentiel pour les rescapés. Ça ne s'était pas produit après l'attentat de Mohamed Merah, ou de Charlie hebdo. La présence au procès d'un accusé en chair et en os, un homme à qui poser des questions, celles qui rongent ces familles de victimes et ces rescapés depuis quatre mois maintenant. Cette justice est nécessaire aux yeux de Phyllie, notamment pour se reconstruire. Elle qui a eu la chance avec son compagnon de sortir indemne de l'attaque du Bataclan dit avoir besoin de ce procès : "J'ai besoin d'un sentiment de justice ".
La crainte d'un suicide
Un procès c'est aussi, pour Aurélia, une manière de barrer la route à la terreur : "C'est la réponse que nous en tant que démocratie on peut leur apporter." Mais cette rescapée, qui a été délivrée par la BRI après de longues heures d'attente au premier étage du Bataclan, espère que le procès se tiendra rapidement. Vu le profil du terroriste, elle a une petite appréhension : "Ma première crainte c'est qu'il se suicide".
Emmanuel, lui, se veut optimiste. L'arrestation de Salah Abdeslam était tellement inespérée pour ce juriste de 29 ans. Il tient d'ailleurs à remercier les forces de police, leur ténacité : "Ce qui fait du bien c'est de savoir que la police l'Etat français, l'Etat belge n'ont pas lâché".
Une nouvelle qui fait du bien et qui ouvre un nouveau chapitre pour les victimes, celui du procès.
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