Roms : trois associations portent plainte contre Estrosi et Le Pen
Le 7 juillet dernier, Christian Estrosi avait lâché le mot "délinquants " pour qualifier les Roms occupant illégalement des terrains dans sa ville de Nice. Quelques jours plus tôt, toujours à Nice, Jean-Marie Le Pen avait qualifié la présence de cette population en ville d'"urticante " et "odorante ". Ces deux sorties de figures de l'UMP et du Front national sont aujourd'hui visées par une plainte.
Le Forum européen des Roms et des gens du voyage, une ONG soutenue par le Conseil de l'Europe, a décidé de déposer une plainte auprès du parquet de Nice. Sur son site internet, l'association dénonce une "compétition dans la stigmatisation qui emploie un discours de haine pour gagner des soutiens électoraux ". Les propos d'Estrosi et Le Pen sont qualifiés de "xénophobes et discriminatoires " par le président de l'ONG Rudko Kawczynski, dans deux courriers adressés au procureur de Nice. L'initiative du Forum européen des Roms et des gens du voyage sera imitée dans les prochains jours par SOS Racisme et l'Union française des associations tsiganes.
Une loi à l'automne
Ce rebondissement judiciaire intervient alors que le Parti socialiste prépare une proposition de loi sur les gens du voyage (à ne pas confondre avec les Roms, originaires de Roumanie et Bulgarie pour l'essentiel), pour l'automne prochain. Le texte vise à abroger la loi du 3 janvier 1969 qui régit les conditions de vie de cette population ambulante. Même si une partie de la loi a été abrogée par le Conseil constitutionnel, certaines dispositions, comme le "livret de circulation" obligatoire continuent à exister.
L'initiative a recueilli ce mercredi l'assentiment de Manuel Valls. Le ministre de l'Intérieur a précisé, au cours d'un colloque sur les gens du voyage organisé par le groupe socialiste de l'Assemblée nationale : "Cette proposition de loi représente une marche supplémentaire pour la reconnaissance des gens du voyage comme citoyens à part entière ". Pour autant, le ministre a averti que cela ne marquait pas l'instauration d'un laxisme : "Si nous devons contraindre au respect de la loi par les gens du voyage qui s'en affranchiraient, nous le ferons aussi ".
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