Qui sont les juges qui ont mis Nicolas Sarkozy en examen ?
Elles sont deux - comme pour chaque dossier, les juges d'instruction ne travaillent pas seuls. Claire Thépaut et Patricia Simon sont les deux juges qui ont mis Nicolas Sarkozy en examen cette nuit. Le profil de Patricia Simon émeut peu de monde : elle est assez nouvelle au Pôle financier du tribunal de grande instance de Paris - mais elle travaille sur d'autres dossiers sensibles, comme l'affaire de fraude au fisc des époux Balkany.
Celui de Claire Thépaut est différent. Elle est une habituée des dossiers médiatiques : elle dépendait auparavant du Pôle santé, et y a instruit l'affaire du Mediator. Aujourd'hui, elle est aussi sur le dossier de l'arbitrage rendu en faveur de Bernard Tapie, dans l'affaire Crédit Lyonnais.
Mais ce qui dérange une partie de la droite aujourd'hui, ce sont ses liens syndicaux. Elle est membre du Syndicat de la magistrature, classé à gauche - à l'origine du fameux "mur des cons", ces personnalités de droite placardées au syndicat, qui valent une mise en examen à l'actuelle présidente. A noter que Claire Thepeau, selon nos informations, n’a jamais été membre du bureau ni du conseil national du Syndicat de la magistrature. Elle n’a jamais été porte-parole du syndicat, d’ailleurs la fonction n’existe pas au sein de ce syndicat. En revanche, elle est vice-présidente chargée de l'instruction au sein du syndicat.
Une "juge engagée" ?
Nadine Morano et Christian Estrosi, notamment, font feu de tout bois contre elle. "Je mets en cause l'impartialité d'une des juges" , disait ce matin sur France Info Christian Estrosi sur France Info, ci-devant secrétaire général de l'Association des amis de Nicolas Sarkozy. "C'est une juge engagée, pas une juge impartiale" , embraie Nadine Morano, trésorière de cette même association.
Et Nadine Morano de citer "une tribune à charge contre Nicolas Sarkozy sur Mediapart en 2012" . En fait de tribune à charge, il n'y a qu'un article sur le quotidien du tribunal de Bobigny, où la juge dit, après la défaite de Sarkozy (qui voulait supprimer la fonction de juge d'instruction) : "nous aspirons tous à retrouver du calme, de la sérénité et de la confiance" .
L'Union syndicale des magsitrats, majoritaire, déplore, dans un communiqué sur Twitter, le procédé.
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