Pussy Riot : Medvedev dénonce l'incarcération de deux membres du groupe
Difficile de contester une décision de justice russe soutenue par Vladimir Poutine lui même. C'est pourtant ce qu'a fait Dmitri Medvedev, Premier ministre russe, vendredi. Alors que deux Pussy Riot ont été condamnées à deux ans de camp en appel le 10 octobre dernier pour "hooliganisme" et "incitation à la
haine religieuse", le chef du gouvernement russe s'est fermement opposé à cette décision.
Une condamnation "inutile " et "sévère "
"Si j'avais été juge, je ne les aurais pas
mises en prison. Tout simplement parce que je trouve que ce n'est pas juste qu'elles
soient privées de liberté. Elles ont déjà passé assez de temps en prison comme
ça, cela suffit ", a déploré Dmitri Medvedev en réponse à une question sur une éventuelle libération anticipée des deux jeunes femmes, Nadejda Tolokonnikova et Maria Alekhina.
Le bras droit de Vladimir Poutine a également rappelé : "les avocats ont le droit de faire une
requête, et je pense qu'ils vont le faire. Et le tribunal a le droit d'examiner
cette question sur le fond et de prendre une nouvelle décision ".
Le Premier ministre s'était déjà exprimé en défaveur de leur incarcération en septembre, jugeant "inutile " et "sévère " de les maintenir en prison. Mais en vain, ses propos n'avaient eu aucune influence sur le sort des Pussy Riot.
Une influence limitée... voire inexistante
Et c'est ce que redoutent une nouvelle fois les proches des prisonnières, et notamment le père d'Ekaterina Samoutsevitch, la troisième membre du
groupe condamnée en août à deux ans de camp mais libérée en octobre. "Si c'était le président Vladimir Poutine ou
le patriarche Kirill, cela aurait une certaine influence, mais là c'est l'avis
d'une personne privée, qui ne changera rien au destin de Nadia et Macha "
(diminutifs de Nadejda et Maria), a déclaré Stanislav Samoutsevitch sur la
radio Echo de Moscou.
Le président russe avait par ailleurs estimé que la condamnation des jeunes femmes à deux ans d'enfermement dans des camps loin de Moscou était "correcte ". Il avait même déclaré : "Elles le voulaient et elles l'ont eu ".
Transparent aux côtés de l'intouchable Vladimir Poutine, Dmitri Medvedev "ferait mieux de s'assurer que Tolokonnikova et Alekhina bénéficient de
conditions normales de détention au lieu de faire des déclarations retentissantes " selon Nikolaï Polozov, l'un des avocats des jeunes femmes. Ce dernier a pour finir indiqué que la défense ne formulerait pas de demande de libération anticipée avant mars 2013.
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