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Protection des témoins : "Ce dispositif témoigne d'une évolution dans les phénomènes criminels"

Stéphane Babonneau, avocat à la cour de Paris, s'est réjoui, mercredi sur franceinfo, de l'entrée en vigueur du décret pour la création d'un régime de protection des témoins.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Cour de justice de Quimper. (FRED DE NOYELLE / GODONG / GODONG)

Le décret pour la création du régime de protection des témoins est entré en vigueur mardi 6 décembre. "Il était temps", s'est exclamé l'avocat à la cour de Paris, Stéphane Babonneau, le lendemain sur franceinfo.

"Sonia", témoin-clé ayant dénoncé le terroriste Abdelhamid Abaaoud, pourrait être la première personne à en bénéficier, à la demande du procureur de la République. Les mesures sont adaptées aux besoins des témoins, allant du strict changement d'identité à la construction d'une nouvelle vie.

Aujourd'hui, les choses ont changé, notamment avec le phénomène terroriste sans précédent auquel on est confronté

Stéphane Babonneau
avocat à la cour de Paris

à franceinfo

La mise en place de ce nouveau régime est éminemment symbolique. "Le fait que l'on ait besoin de ce dispositif témoigne d'une évolution dans les phénomènes criminels auxquels la France est confrontée", a expliqué l'avocat parisien, avant de faire des comparaisons : "Aux États-Unis et en Italie, il y a depuis très longtemps des phénomènes de criminalité organisée qui nécessitaient ces dispositifs. En France, on pouvait faire avec les moyens que nous avions jusqu'à présent. Ce n'est bien évidemment pas un hasard si ce dispositif existe et est mis en œuvre aujourd'hui."

Selon lui, ce régime va permettre de convaincre certaines personnes craignant pour leur sécurité de témoigner. "Jusqu'à aujourd'hui, on avait très peu à proposer. Cela menait à des situations dans lesquelles un témoignage, qui aurait pu faire basculer un dossier, n'a pas été apporté. Malheureusement [il y a eu] une issue défavorable pour le dossier en question et quelqu'un a pu être remis en liberté, malgré de forts soupçons", a raconté Stéphane Babonneau.

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