Procès Typhaine : des expertises psychiatriques plutôt favorables à la mère
Stupeur sur le banc des parties civiles, le père de Typhaine quitte la
salle d'audience en pleurs, lorsque le psychiatre va jusqu'à affirmer que
l'accusée "n'est pas dangereuse". Et qu'elle "sera de
nouveau, un jour, en mesure de s'occuper d'un enfant", juge Roland
Coutanceau.
"Cette femme est immature,
susceptible, orgueilleuse et impulsive", résume l'expert. Anne-Sophie
Faucheur *"a eu l'impression que sa deuxième grossesse allait piéger sa
vie. Elle a d'abord abandonné Typhaine, puis l'a récupérée. Mais cela ne va pas
se passer comme elle l'avait rêvé, comme elle l'avait idéalisé."
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La jeune femme s'en explique devant le psychiatre : "Typhaine
refusait de m'appeler maman. Elle réclamait sa mamie, elle répondait sèchement,
elle me regardait durement. Je pensais qu'elle me provoquait. Alors je suis
devenue méchante", reconnaît la jeune femme.L'expert-psychiatre évoque un sentiment de rage qui va engendrer des violences
répétitives jusqu'à la mort de l'enfant.
"Elle voulait atteindre le père de Typhaine, c'était une façon d'anéantir tout un passé" (expert psychiatre)
"Aujourd'hui, mademoiselle
Faucheur a une conscience aigüe et lucide de ce qui s'est passé",
explique Roland Coutanceau. "Mais à l'époque elle pensait que sa fille
était agressive et ne l'aimait pas. Elle ne voyait pas que Typhaine était tout
simplement malheureuse et complètement perdue dans sa nouvelle famille",
conclut l'expert.
Syndrome de Médée
L'analyse est aussitôt nuancée par un second expert, pour lequel Anne-Sophie Faucheur faisait preuve d'une "certaine froideur par rapport aux actes commis sur sa fille dans un contexte d'exaspération. De façon indirecte, elle voulait atteindre le père de Typhaine, c'était une façon d'anéantir tout un passé", conclut l'expert, évoquant le "syndrome de Médée" . Au départ, "la volonté n'était pas celle de tuer, mais par la dérive elle se transforme", a-t-il estimé.
Le corps de Typhaine, morte sous
les coups, avait été dissimulé plusieurs jours dans la cave du domicile du
couple à Aulnoye-Aymeries (Nord), avant d'être enterré, nu, par son beau-père
dans une forêt de la banlieue de Charleroi (Belgique).
Les deux accusés encourent la réclusion criminelle à perpétuité.
Le verdict sera rendu vendredi.
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