Procès Teulade : Hollande prêt à "contribuer" mais pas "nécessairement" à témoigner
L'"invitation à
faire une déposition " adressée via huissier au président de la République aura finalement passé la porte de l'Elysée. Après un premier échec lundi, l'huissier a pu finalement la transmettre jeudi. Cette invitation émane d'une
association de mutualistes, partie civile au futur procès d'un proche
du président de la république, René Teulade, 81 ans. Ex-député suppléant de François Hollande en Corrèze, il a été condamné en première instance pour des malversations au
détriment de la Mutuelle retraite de la fonction publique. Il doit être
rejugé en appel en mai prochain.
"On va faire une délivrance à l'étude de
l'huissier, avec une notification envoyée en recommandé avec accusé de
réception à l'Elysée ", prévoit désormais Me Lecoq-Vallon l'un des avocats
des parties civiles. "Nous considérons
qu'un président qui a dit en tant que candidat qu'il contribuerait activement à
la manifestation de la vérité et qu'il répondrait à toute convocation, doit le
faire dans cette affaire, concernant 450.000 fonctionnaires victimes d'un
complément retraite qui les a spoliés ", a indiqué l'avocat.
"Est-ce que ça passera par un témoignage, pas nécessairement"
Réponse de l'Elysée via
la porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem, jeudi après le Conseil des ministres, : le président Hollande
s'était "toujours engagé à contribuer, autant que faire se pouvait, à la
manifestation de la vérité ". Mais la porte-parole souligne que cela ne
passe pas "nécessairement " par un témoignage.
"Aider les parties civiles à trouver la vérité, ça peut passer par d'autres moyens" (Najat Vallaud-Belkacem)
Dans cette invitation
envoyée à François Hollande, les avocats des parties civiles rappellent ses
engagements pris lors de son débat télévisé avec Nicolas Sarkozy entre les deux
tours de la présidentielle à se rendre aux convocations des magistrats.
Si l'article 67 de la
Constitution stipule que le président de la République ne peut durant son
mandat "être requis de témoigner" devant une juridiction, Najat
Vallaud Belkacem rappelle que François Hollande était favorable à une réforme
du statut pénal du chef de l'Etat. "Pour autant les consultations conduites
auprès des présidents de groupe n'ont pas abouti à ce projet de révision
constitutionnelle ", souligne-t-elle.
Dans une autre affaire,
l'ancien maire PS d'Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) Gérard Dalongeville, qui
doit être jugé fin mai à Béthune pour fausses factures présumées, veut
également faire citer comme témoin François Hollande.
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