"Je regrette la façondont s'est terminé PIP. Jusqu'en avril 2010, la société PIP et moi-mêmen'avions pas la conscience de ce qu'était une victime ", a expliqué Jean-ClaudeMas à la barre. Dans sa plaidoirie clôturnant les audiences, l'avocat du fondateur de la société Poly Implant Prothèse a réclamé la relaxe partielle de son client, 73ans, qui a reconnu la tromperie mais a réfuté le caractère dangereux du gel PIP."Il est responsable, il estcoupable, il va être condamné ", a poursuivi Me Haddad. Mais l'avocat ademandé au tribunal de ne pas retenir de circonstances aggravantes au regard dela "non toxicité du gel ", mais aussi d'écarter l'escroquerie présuméeau préjudice de l'organisme certificateur allemand TÜV Rheinland."Le mot de victime n'étaitpas connu, il y avait des incidents de parcours qui étaient normaux"(Jean-Claude Mas)La fraude sur le gel avait étémise au jour en mars 2010 lors d'une inspection de l'Afssaps à l'usine de LaSeyne-sur-Mer (Var). A l'appui de son argumentation, Me Haddad a évoqué aussil'Organisation mondiale de la Santé, qui "n'a pas recommandé l'explantation ",pas plus que l'Agence des produits de santé en France (l'ex-Afssaps devenuel'ANSM), qui "a tellement honte de ce qu'elle a fait qu'elle a changé denom ".Pourtant selon ledernier bilan officiel arrêté fin décembre, 14.990 femmes ont choisi de sefaire retirer leurs implants PIP, soit à la suite d'undysfonctionnement, soit à titre préventif. Au total, 5.048 femmes ont subi aumoins un dysfonctionnement de leurs implants et 2.697 au moins un effetindésirable.Quatre ans de prison ferme et 100.000 euros d'amende ont été requis contre Jean-Claude Mas. Des peines allant de deux à quatreans de prison assorties de sursis ont été requises à l'encontre des quatreautres cadres, dont l'ancien président du directoire Claude Couty contre lequelont été réclamés quatre ans d'emprisonnement, dont deux ans fermes, et 50.000 eurosd'amende.