Procès du Tribal Kat : sept pirates somaliens jugés à Paris

Pour concrétiser leur rêve, un tour du monde à la voile, Christian et Evelyne Colombo avaient vendu tout ce qu'ils possédaient, y compris leur villa dans le Var. Leur unique richesse c'était le Tribal Kat, un voilier de 17 mètres. Mais le 8 septembre 2011 au large du Yémen le périple vire à l'horreur. Le catamaran est abordé par des pirates somaliens. "Ils ont donné l’assaut sans sommation, mitraillé le voilier à la Kalachnikov, c’était véritablement la guerre ", raconte l’avocat de la famille, maître Lionel Moroni.

"Après avoir tiré une balle dans la tête de M. Colombo, ils ont pris en otage Mme Colombo qui est restée trois jours dans de l’eau croupie à l’avant de l’esquif ". Le corps de Christian Colombo, retraité varois de 55 ans, n’a jamais été retrouvé. Son épouse, elle, est finalement délivrée par la marine espagnole. Deux pirates sont tués, les autres sont arrêtés. Elise Arfi, qui défendra l’un d’entre eux aux assises, tient à rappeler le contexte dans lequel l’attaque s’est produite : "2011 est l’année d’une très grande famine dans la Corne de l’Afrique. La situation de la Somalie est catastrophique tant au niveau politique qu’économiqu e", insiste-t-elle. "On est en présence de personnes qui ne mangent pas tous les jours à leur faim ". 

Selon Elise Arfi, son client, un jeune apprenti mécanicien qui gagnait 1 dollar par jour, aurait été recruté pour monter à bord du bateau sur la promesse de recevoir en échange 100 dollars. Le procès doit durer jusqu’au 15 avril.