Procès des "Barjols" : "La peine est en totale dissonance avec les accusations portées", selon l'avocate d'un des condamnés
Le tribunal correctionnel de Paris a prononcé neuf relaxes et quatre condamnations, vendredi 17 février, dans le procès des 13 membres du groupuscule d'ultradroite, baptisé "Les Barjols", soupçonné d'avoir fomenté des attaques contre des élus, des migrants ou des mosquées. Pour les avocats de la défense ces hommes ne sont pas dangereux, ce sont juste des gilets jaunes.
Les avocats dénoncent un voyage en absurdie
Après trois semaines de procès, la défense a dénoncé une farce et un fiasco judiciaire, un voyage en absurdie. Selon Maître Olivia Ronen, qui défend le principal accusé Jean-Pierre Bouyer, condamné à quatre ans de prison dont une année avec sursis pour avoir voulu assassiner le Président, ce jugement montre la vacuité du dossier. "On a ici une confirmation que les faits reprochés au départ, l'idée d'assassiner Emmanuel Macron, ça ne tient pas du tout, détaille l'avocate. "La peine est en totale dissonance avec les accusations portées."
"S'il y avait véritablement un projet d'attentat contre le président, Jean-Pierre Bouyer ne serait pas condamné à quatre ans de prison, dont un avec sursis."
Maître Olivia Ronen, avocate de Jean-Pierre Bouyerà franceinfo
Comme les trois autres condamnés, Jean Pierre Bouyer ne retournera pas en prison, il a déjà effectué sa peine en préventive. Pour les neuf autres relaxes, c'est un soulagement. "On accueille ce jugement avec beaucoup de satisfaction", explique maître Gabriel Dumenil, qui défend l'un des relaxés, atteint de handicap mental. "Le tribunal a été sensible aux arguments de la défense et a considéré que lorsque l'on n'est pas en mesure de comprendre la moindre question, le moindre second degré, on ne peut pas être condamné pour des faits de terrorisme. II a fallu cinq ans pour réussir à faire comprendre ça, le tribunal l'a compris, j'espère que le parquet ne fera pas appel et que ce jeune pourra continuer sa vie de la meilleure des manières". Le parquet a dix jours pour faire appel. À l'annonce du jugement, aucun des prévenus n'a réagi.
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