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Procès des "Barjols" : "La peine est en totale dissonance avec les accusations portées", selon l'avocate d'un des condamnés

Le principal accusé, Jean-Pierre Bouyer, a été condamné à quatre ans de prison, dont un an avec sursis, pour avoir tenté d'assassiner le président de la République. Son avocate dénonce un dossier monté en épingle.
Article rédigé par franceinfo, Gaële Joly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Jean-Pierre Bouyer (au centre) et son avocate Olivia Ronen (à droite) arrivent au palais de justice de Paris, le 17 janvier 2023. (STR / EPA)

Le tribunal correctionnel de Paris a prononcé neuf relaxes et quatre condamnations, vendredi 17 février, dans le procès des 13 membres du groupuscule d'ultradroite, baptisé "Les Barjols", soupçonné d'avoir fomenté des attaques contre des élus, des migrants ou des mosquées. Pour les avocats de la défense ces hommes ne sont pas dangereux, ce sont juste des gilets jaunes.

Les avocats dénoncent un voyage en absurdie

Après trois semaines de procès, la défense a dénoncé une farce et un fiasco judiciaire, un voyage en absurdie. Selon Maître Olivia Ronen, qui défend le principal accusé Jean-Pierre Bouyer, condamné à quatre ans de prison dont une année avec sursis pour avoir voulu assassiner le Président, ce jugement montre la vacuité du dossier. "On a ici une confirmation que les faits reprochés au départ, l'idée d'assassiner Emmanuel Macron, ça ne tient pas du tout, détaille l'avocate. "La peine est en totale dissonance avec les accusations portées."

"S'il y avait véritablement un projet d'attentat contre le président, Jean-Pierre Bouyer ne serait pas condamné à quatre ans de prison, dont un avec sursis."

Maître Olivia Ronen, avocate de Jean-Pierre Bouyer

à franceinfo

Comme les trois autres condamnés, Jean Pierre Bouyer ne retournera pas en prison, il a déjà effectué sa peine en préventive. Pour les neuf autres relaxes, c'est un soulagement. "On accueille ce jugement avec beaucoup de satisfaction", explique maître Gabriel Dumenil, qui défend l'un des relaxés, atteint de handicap mental. "Le tribunal a été sensible aux arguments de la défense et a considéré que lorsque l'on n'est pas en mesure de comprendre la moindre question, le moindre second degré, on ne peut pas être condamné pour des faits de terrorisme. II a fallu cinq ans pour réussir à faire comprendre ça, le tribunal l'a compris, j'espère que le parquet ne fera pas appel et que ce jeune pourra continuer sa vie de la meilleure des manières". Le parquet a dix jours pour faire appel. À l'annonce du jugement, aucun des prévenus n'a réagi.

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