"C’est pas possible d’enlever la vie à un enfant de 20 ans", témoigne le père de Yohan Cohen, mort lors de l'attentat de l'Hyper Cacher

Article rédigé par Catherine Fournier
France Télévisions
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Une commémoration devant l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes en mémoire aux victimes des attentats de janvier 2015, le 7 janvier 2020. (MAXPPP)

Après avoir retracé le déroulé de la prise d'otages, au cours de laquelle quatre hommes, tous juifs, ont été tués, le 9 janvier 2015, la cour d'assises spéciale de Paris entend les familles des hommes assassinés et les rescapés.

Ce qu'il faut savoir

Au procès des attentats de janvier 2015, la cour d'assises spéciale de Paris revient sur la journée du 9 janvier 2015, lorsqu'Amedy Coulibaly prend en otages les clients et le personnel de la supérette Hyper Cacher de la porte de Vincennes à Paris, armé d'un fusil d'assaut, de pistolets et de bâtons d'explosifs. Le terroriste assassine quatre hommes, tous juifs. Leurs proches, ainsi que des rescapés, dont l'ex-caissière Zarie Sibony et l'ancien magasinier Lassana Bathily, témoignent à la barre mardi 22 septembre. Suivez l'audience en direct.

"L'impression de nous enterrer vivant." Caissière de l'Hyper Cacher, Zarie Sibony a raconté au micro de franceinfo la prise d'otages. "Au début, je pensais qu'il était venu pour l'argent. Parce que pour moi, même si ce n'est pas croyable, on ne peut pas tuer pour rien", se souvient-elle. Malgré les cinq ans et demi qui ont passé, elle se souvient de chaque détail de cette terrible journée. Face à elle se trouve un homme armé jusqu’aux dents : deux Kalachnikov sous le bras, son sac de sport est rempli de grenades, de bâtons de dynamite et de couteaux. Musclé, visiblement entraîné au combat, il est là pour tuer.

"Il était froid, déterminé." Appelé à la barre pour décrire le déroulé de cette attaque, un enquêteur de la brigade criminelle de Paris insiste sur la "violence" du jihadiste de 32 ans : Amedy Coulibaly n'avait "aucune empathie pour les victimes". "Il n'a jamais été question de reddition. Il a dit aux otages qu’il était prêt à mourir en martyr", a-t-il expliqué. A l'audience, des images des caméras de vidéosurveillance du magasin ont été projetées, mais pas celles réalisées par le terroriste avec une Go Pro.

Anne Hidalgo auditionnée. La maire de Paris a été entendue lundi comme témoin, malgré l'opposition d'une majorité des avocats de la défense qui ont quitté la salle d'audience en signe de protestation. "Faire venir le maire de Paris au dernier moment, sans aucune discussion entre les parties, relève un peu du folklore", a déclaré à franceinfo Jean Chevais, l'un des avocats de la défense. Madame Hidalgo est allée sur place une fois que les faits ont été commis et elle n'est pas en lien direct."