"Je n’ai rien à faire dans le terrorisme. Vous voulez un coupable mais ça ne va pas être moi", témoigne Ali Riza Polat, au procès des attentats de janvier 2015

Article rédigé par Violaine Jaussent
France Télévisions
Publié Mis à jour
Ali Riza Polat, lors de son interrogatoire au procès des attentats de janvier 2015, le 4 septembre 2020. (ELISABETH DE POURQUERY / FRANCEINFO)

Jugé pour "complicité de crimes terroristes", le chef d'accusation le plus lourd parmi les onze accusés présents, Ali Riza Polat est le dernier à être interrogé lundi et mardi. 

Ce qu'il faut savoir

Souvent, il bouillonne dans le box, invective les témoins ou les autres accusés. Ali Riza Polat, jugé pour "complicité de crimes terroristes" au procès des attentats de janvier 2015, doit être interrogé par la cour d'assises spéciale de Paris lundi 26 et mardi 27 octobre. Cet homme de 35 ans est poursuivi pour "complicité de crimes terroristes", le chef d'accusation le plus lourd parmi les onze accusés présents. Présenté comme le bras droit d'Amedy Coulibaly, il va devoir s'expliquer sur son rôle, avant une confrontation entre les accusés mercredi et le début des plaidoiries des parties civiles jeudi.

 Cheville ouvrière du dossier, selon l'accusation. Ali Riza Polat, défendu par Isabelle Coutant-Peyre, a fait connaissance d’Amedy Coulibaly en 2007, à la cité de Grigny (Essonne) où il a grandi. Selon les juges d’instruction, ce délinquant multirécidiviste est la cheville ouvrière du dossier. Ali Riza Polat est le point de contact entre la majorité des co-accusés, qu’il s’agisse du volet logistique ou de la fourniture d'armes. Quelques jours après les attaques, il a tenté de quitter la France à plusieurs reprises pour se rendre en Syrie, mais n'a pu traverser la frontière. Il a rebroussé chemin avant d’être interpellé. Il est le seul, avec Mohamed Belhoucine, jugé par défaut car donné pour mort en Syrie, à être renvoyé devant la cour d’assises pour complicité.

 Peter Cherif oppose un silence pesant face à la cour.  Il est le grand absent de ce procès, celui que tout le monde souhaitait entendre. Le jihadiste Peter Cherif a opposé un silence pesant aux questions de la cour, vendredi. Ce Français de 38 ans devait être entendu comme témoin en visioconférence depuis la prison de Fresnes. Proche des frères Kouachi, soupçonné d'être le commanditaire de l'attentat de Charlie Hebdo, il a été arrêté trop tardivement (en décembre 2018 à Djibouti) pour être jugé dans le box aux côtés des autres accusés. Mais il a refusé de répondre aux questions, se contentant de faire une déclaration d'ordre religieux. 

  La veuve du recruteur d'Amedy Coulibaly raconte la vie sous Daech. Elle a parlé pour les absents. Ceux qui manquent à l'appel au procès. Sonia M., jihadiste française âgée de 31 ans, a été entendue comme témoin vendredi. Cette revenante, interpellée à son retour de Syrie en janvier 2020, avait des informations intéressantes à livrer sur Hayat Boumeddiene et les frères Belhoucine, trois accusés jugés par défaut dans ce procès. Elle a également désigné son premier mari, Abdelnasser Benyoucef, comme l'un des commanditaires des attentats de Montrouge et de l'Hyper Cacher.