Procès des attentats de janvier 2015 : l'audience est suspendue jusqu'à vendredi après le malaise d'un accusé
Le procès des attentats de janvier 2015 a été suspendu par la cour d'assises spéciale de Paris jusqu'à vendredi matin, pour que l'un des accusés puisse voir un médecin après avoir fait un malaise dans la matinée.
Ce qu'il faut savoir
Il a fait un malaise, dans le box des accusés. L'audience du procès des attentats de janvier 2015 a été suspendue jusqu'à vendredi, le temps que Nezar Pastor Alwatik, l'un des accusés, puisse voir un médecin. L'homme a été pris de vomissements, jeudi 24 septembre, et son avocate, Marie Dosé, juge que son état "peut inquiéter, eu égard à la pandémie de Covid-19". La cour d'assises spéciale devait entendre trois anciens mentors des frères Kouachi et d'Amedy Coulibaly ce jeudi.
Peter Cherif, traducteur de Chérif Kouachi ? Né à Paris en 1982, Peter Cherif tente d'entrer dans l'armée en 2002. Mais, blessé, il abandonne ses envies de vie militaire et se convertit à l'islam en 2003. Comme les frères Kouachi, il est séduit par les paroles de Farid Benyettou, charismatique mentor, aujourd'hui repenti, de la filière dite "des Buttes-Chaumont". C'est là qu'il rencontre les futurs tueurs de Charlie Hebdo. Peter Cherif s'envole ensuite pour le Moyen-Orient. Lui qui parle arabe pourrait-il servir de traducteurs aux Français venus rejoindre les rangs du jihad, comme Chérif Kouachi, que l'on soupçonne de s'être rendu au Yémen en 2011 ? Peter Cherif affirme n'avoir croisé qu'une fois les Kouachi. Prolixe sur la vie quotidienne au Yémen, il est évasif sur tout ce qui pourrait, de près ou de loin, le relier à des crimes commis en France.
Farid Benyettou, l'ex-prédicateur repenti. Vers 2003-2004, Chérif Kouachi commence à fréquenter des islamistes radicaux, notamment Farid Benyettou, émir autoproclamé d'un petit groupe soudé de jeunes d'une vingtaine d'années qui vivotent, prient et s'entraînent ensemble dans le 19e arrondissement de Paris. Cette filière dite "des Buttes-Chaumont" est démantelée en 2005. Farid Benyettou écope de six ans de prison et Chérif Kouachi, arrêté juste avant de partir pour l'Irak, de trois ans. Quand il sort de prison en 2009, Farid Benyettou se dit repenti du jihadisme. Il continue de voir Chérif Kouachi, qu'il décrit comme "son frère", jusqu'en 2014. Il dit avoir tenté en vain de le détourner des idées radicales.
Djamel Beghal. Lors de sa détention à Fleury-Mérogis après sa condamnation en 2005, Chérif Kouachi rencontre Amedy Coulibaly, détenu pour vol, mais aussi Djamel Beghal, qui a passé les 21 premières années de sa vie en Algérie avant de partir en France. Il entre dans le viseur des autorités dans les années 1990 pour sa proximité avec le GIA. Arrêté aux Émirats arabes unis en 2001, il est extradé vers la France, où il est condamné à 10 ans de prison. En 2010, Djamel Beghal écope d'une seconde peine de dix ans de prison et est déchu de la nationalité française. Aujourd'hui libre, il vit en Algérie, où il doit être à nouveau jugé, et "ne pourra pas témoigner" jeudi à Paris, a précisé à l'AFP son avocat, Farouk Ksentini, qui précise que "rien ne l'y oblige".