Procès de la filière "Cannes-Torcy" : "Nous sommes face à une matrice" des attentats de Charlie Hebdo et du 13-Novembre
Patrick Klugman, avocat des parties civiles dans le procès de la filière jihadiste dite de "Cannes-Torcy", a expliqué, jeudi sur franceinfo, que ce procès va permettre de comprendre comment les attentats de Charlie Habdo et du 13-Novembre ont pu se produire.
Le procès de vingt hommes, suspectés d'appartenir à la filière jihadiste dite de "Cannes-Torcy", s'est ouvert, jeudi 20 avril, devant la Cour d'assises spéciale de Paris. La cellule serait notamment responsable d'un attentat à la grenade contre une épicerie casher de Sarcelles, dans le Val-d'Oise. Il a fait un blessé en 2012.
Pour l'avocat des parties civiles Patrick Klugman, cette filière fait figure de "matrice. Tous les éléments que nous avons là devant nous sont les germes de ce qui s'est opéré par la suite", explique-t-il sur franceinfo, jeudi, évoquant les attentats contre Charlie Hebdo et l'Hyper Casher.
franceinfo : Avec le recul, considérez-vous que cette filière pouvait annoncer une nouvelle forme de terrorisme en France ?
Patrick Klugman : Tous ceux qui ont étudié le dossier ont le sentiment que nous sommes face à une matrice. Tous les éléments sont les germes de ce qui s'est opéré par la suite. Jérémie Louis Sidney [abattu lors de son interpellation] et ses comparses tiraient leur inspiration de Mohamed Merah. Dès lors que Merah avait tué des enfants juifs et des soldats, il fallait l'imiter.
Ce procès, peut-il avoir des vertus pédagogiques ?
Evidemment, mais il s'agira surtout de comprendre ce qu'on a n'a pas compris. Il s'agira de comprendre pourquoi cette affaire démantelée il y a cinq ans n'a pas permis plus facilement d'en empêcher d'autres. Je parle de Charlie Hebdo et de l'Hyper Casher. Il ne faut pas se duper non plus. Le salafisme est un virus mutant. Les modes d'actions sont les mêmes aujourd'hui. L'idéologie est la même. Le mode de recrutement est souvent le même. Pourtant, on a affaire à des gens de plus en plus jeunes. Ils ne voyagent plus et n'ont plus de formations initiatiques. Face à cela, il faut développer des réflexes, plus que des certitudes.
Existe-t-il encore des filières de ce genre sur le sol français ?
C'est une évidence. Surtout, ces groupements se forment de plus en plus vite, de manière de plus en en plus radicale et avec des gens de plus en plus jeunes.
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