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Procès de l'Arche de Zoé : d'anciens bénévoles aussi sur le banc des victimes

Le procès des responsables de l'Arche de Zoé a démarré lundi en l'absence du fondateur de l'association et de sa compagne. Parmi les parties civiles, outre les familles d'adoptants, des anciens bénévoles de l'association ont aussi fait part de leur sentiment de "tromperie".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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L'absence d'Eric Breteau
est le signe d'une "grande lâcheté ", a jugé lundi la présidente du
tribunal correctionnel de Paris. Le fondateur de l'association "l'Arche de
Zoé" n'était pas présent à l'ouverture de son procès, lundi après-midi.
Lui et sa compagne Emilie Lelouch, également impliquée dans l'affaire, avaient
fait savoir qu'ils ne se présenteraient pas au tribunal. La présidente
Marie-Françoise Guidolin s'est dite "persuadée " qu'il
viendrait, mais a supposé que "son orgueuil " et le fait "d'être
confronté à son échec
" l'avaient dissuadé. Il n'y aura toutefois pas
de mesures coercitives à leur encontre.

Les quatre autres
prévenus, quant à eux, étaient bien présents sur le banc des accusés. "Ce
que je veux, c'est prouver ma bonne foi
", a déclaré le médecin
Philippe Van Winkelberg. Le logisticien Alain Péligat, à son arrivée au
tribunal, a affirmé avoir "hâte d'en finir ". Ils sont jugés pour
avoir tenté d'embarquer 103 enfants Tchadiens vers la France, en les faisant
passer pour des orphelins du Darfour.

Il n'y avait pas que
des "illuminés "

Une vingtaine de familles
d'adoptants se sont portées partie civile dans ce procès. Me Dupond-Moretti,
l'un des avocats des parties civiles, a souligné la "souffrance "
de ces familles dont certaines avaient déjà aménagé une chambre. Il a pointé du
doigt une "incompétence au mieux, inconséquence au pire " et
une "exploitation scandaleuse de l'humanitaire ".

D'anciens
bénévoles de l'association sont aussi sur le banc des victimes. Nathalie Cholin, infirmière, à l'époque bénévole
chargée du soutien psychologique des équipes médicales, a déclaré être entrée
en dépression à son retour d'Afrique, supportant mal le terme de "voleurs
d'enfants
" utilisé pour désigner les bénévoles. "Il n'y avait
pas que des illuminés
", a-t-elle dit. Et d'ajouter qu'Eric Breteau
était un "manipulateur tout puissant ".

Le procès se poursuit
jusqu'au 12 décembre ; les prévenus risquent jusqu'à 10 ans de prison pour
"exercice illicite de l'activité d'intermédiaire pour l'adoption ",
"aide au séjour irrégulier " et "escroquerie ". 

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