Procès Breivik : verdict des juges ce vendredi
La prison ou l'hôpital psychiatrique ? C'est ce que les
juges devront décider à l'encontre de l'auteur de la plus grosse tuerie que la
Norvège a connu depuis un demi-siècle, causant la mort de 77 personnes le 22
juillet 2011. Dans les deux cas, Breivik se retrouvera, pour de longues années,
dans un centre pénitentiaire.
Sa santé mentale a longtemps été au cœur des dix semaines du procès, avec l'appui d'expertises contradictoires : si
Breivik est jugé irresponsable de ses actes, il sera interné, sans doute à
vie. En revanche, si les juges s'accordent pour le reconnaître pénalement
responsable, il pourrait écoper d'une peine de 21 ans de prison, prolongée tant
qu'il sera jugé dangereux pour la société. Pour cette seconde solution, Breivik
a précisé qu'il ne ferait pas appel.
De son côté, l'accusé ne voudrait pas voir son geste
discrédité par une expertise psychiatrique qui confirmerait sa pathologie
mentale. L'homme de 33 ans avait auparavant froidement expliqué ses crimes et
leur préparation dans les moindres détails, puis plaidé non coupable, estimant
avoir agi pour protéger son pays d'une invasion musulmane encouragée par le
gouvernement de gauche. Lors de la clotûre de son procès, le 22 juin dernier,
les procureurs avaient, eux, déjà recommandé l'hôpital psychiatrique.
Le système judiciaire norvégien en question
Le dossier entier vient ébranler le système judiciaire en
vigueur en Norvège, qui privilégie des solutions "humaines" pour réintegrer
socialement le condamné. Quand le grand public fait ressurgir la question de la peine de mort, survivants et
proches des victimes d'Utoya souhaitent, eux, la perpétuité. Si la réclusion de
Breivik ne fait pas de doute, la décision des juges est néanmoins très attendue.
La porte-parole des familles de victimes de la tuerie, Christin Bjelland,
espère que tout l'arsenal législatif de la Norvège pourra être utilisé pour empêcher
son retour dans la société.
Anders Breivik devrait s'exprimer ce vendredi matin à
l'issue du verdict prononcé par les juges. D'abord pour dire s'il fait appel ou
non de cette décision, puis pour lire un discours, écrit en deux versions selon
le verdict prononcé. Une énième provocation pour le meurtrier que son avocat
dit "calme " et qui n'affiche "aucun signe de remords ".
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