Policier mis en examen : les candidats à la présidentielle s'emparent du dossier
Des centaines de policiers qui manifestent sur les Champs-Elysées pour soutenir l'un des leurs : l'image, spectaculaire, a permis de faire la lumière sur la difficulté du métier - c'est du moins la lecture qu'en font tous les politiques... Attention, sujet sensible, à dix jours du second tour de la présidentielle.
Claude Guéant, ministre de l'Intérieur, ministre de tutelle des policiers, a tenu à apporter son soutien au policier en cause. "Ce soir là, une patrouille a été en situation d'interpeller un malfaiteur recherché pour vol à main armée déjà condamné à onze reprises. Ce malfaiteur a pointé son arme sur un policier qui a riposté. L'arme était approvisionnée de six cartouches, on l'a su après, et la question est de savoir si les conditions de la légitime défense étaient réunies." Avant d'ajouter : "Le fonctionnaire en cause a été mis en examen pour homicide volontaire. J'espère que le parquet fera appel de cette qualification et l'administration apportera tout son soutien juridique au policier mis en examen".
Sarkozy pour une "présomption de légitime défense" des policiers
Nicolas Sarkozy est allé plus loin lors d'une réunion publique au Raincy, près de Paris, en se disant ce matin favorable à "une présomption de légitime défense" pour les policiers. "Il doit y avoir une présomption de légitime défense car dans un état de droit, on ne peut pas mettre sur le même plan un policier dans l'exercice de ses fonctions et le délinquant dans l'exercice de ses fonctions à lui" , a-t-il déclaré sous les applaudissements de ses partisans.
Le problème, c'est que cette proposition figure en toutes lettres dans le programme du Front National ; Marine Le Pen la défendait déjà en septembre dernier, lors des Journées d'été de son parti, à Nice.
Juste après sa réunion publique du Raincy, Nicolas Sarkozy a reçu une délégation de policiers en colère. Histoire de ne pas être en reste, François Hollande fait savoir que lui aussi recevra une délégation, à son QG de campagne, en fin d'après-midi...
Hollande pour une "protection administrative" des policiers
Plus mesuré, François Hollande, invité ce matin de France Info, a rappelé le respect nécessaire de la présomption d'innocence - "une mise en examen ne signifie pas présomption de culpabilité" -, le candidat socialiste à la présidence a expliqué, ce matin sur France Info : "Ce que demandent les policiers qui doivent être entendus, c'est une protection administrative. C'est-à-dire que lorsqu'il y a une mise en examen, le fonctionnaire concerné ne doit pas perdre son salaire, son traitement, et doit être défendu par l'administration" .
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