Policier blessé : Taubira prête à modifier la législation sur les sorties des détenus
Ce lundi, au cours d'une course-poursuite entre des policiers de la BAC et deux braqueurs, un policier a été grièvement blessé par balles par un détenu en cavale depuis quatre mois, un jeune braqueur multirécidiviste qui purgeait une peine de prison depuis 2013 pour braquage à main armée. Ce détenu de 24 ans avait été interpellé une trentaine de fois pour des faits de vols ou violences.
Christiane Taubira a commandé "un rapport précis"
Il aurait dû purger sa peine jusqu'en janvier 2018. Alors que le policier de 36 ans est toujours entre la vie et la mort, Christiane Taubira revient dans un communiqué sur ce qu'elle appelle un "drame épouvantable" et dit qu'elle comprend l'émoi et la colère. La garde des Sceaux précise que le détenu avait bénéficié d'une permission de sortie d'un juge d'application des peines, un "juge indépendant" , en mai dernier, pour accomplir des démarches familiales, "pour régler la succession du père du mis en cause, décédé peu auparavant."
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Il n'a en fait jamais réintégré sa cellule de Réau (Seine-et-Marne), et a immédiatement été considéré comme évadé, avec un mandat de recherche. C'est seulement après cette évasion, que ce détenu a été fiché par la DGSI avec cette fameuse fiche "S" pour radicalisation.
Vers des "escortes systématiques" pour certains détenus
Une radicalisation apparue en détention, mais peu de détails ont filtré sur ce point. Ce qui est essentiel, dans ce communiqué de Christiane Taubira, c'est qu'elle propose de modifier la législation applicable aux sorties de détenus.
"L’article 723-3 du Code de procédure pénale, dont les dernières modifications remontent à 2004, régit les permissions de sortir et prévoit notamment que celles-ci peuvent être accordées pour permettre au condamné d’accomplir une obligation exigeant sa présence. Les interrogations sont légitimes et j’ai commandé, dès hier, un rapport précis sur ce qui s’est passé à propos de la recherche de ce détenu depuis qu’il n’a pas réintégré la détention. J’examinerai s’il y a lieu de modifier la législation applicable aux sorties des détenus".
Parmi les pistes envisagées par la ministre : "Imposer systématiquement une escorte pour certains détenus, y compris pour ces motifs de maladie grave ou de formalité administrative suite à un décès", a expliqué Christiane Taubira.
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