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Polémique sur d'éventuelles défaillances de la DCRI: son patron se défend

Bernard Squarcini est sorti du silence qu'il observait depuis le début de la polémique. Le patron de la Direction centrale du renseignement intérieur a accordé une interview au journal le Monde. Il y aborde les deux phases de l'affaire qui suscitent beaucoup de questions: l'enquête après le premier meurtre commis par Mohammed Merah et le travail en amont de la DCRI, quand Merah, dès 2010, était connu pour des voyages en Afghanistan et au Pakistan.
Article rédigé par Laurent Doulsan
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

 Bernard Squarcini affirme qu'il était
impossible d'aller plus vite. Il était impossible de dire dès dimanche soir,
c'est-à-dire, avant l'attaque de l'école juive, que c'était Merah, qu'il
fallait je cite "aller l'attraper ". Le patron de la DCRI insiste
aussi sur le caractère improvisé de la dérive meurtrière du jeune homme. Selon
ses déclarations au Raid pendant le siège de son appartement, il avait
l'intention de s'en prendre de nouveau à un militaire. C'est parce que ce
projet avait échoué qu'il avait visé le collège Ozar-Hatorah. Une autre de nos
sources policières souligne également le fait qu'il y avait encore dimanche
soir trente noms dans le collimateur, une moitié d'islamistes et une moitié de
néo-nazis. Trente noms pour seulement sept fonctionnaires de la DCRI mobilisés
sur le dossier.

 La surveillance de Mohamed Merah en
amont

Sur cet aspect, Bernard Squarcini est tout
autant sur la défensive. Il insiste sur le profil atypique de Merah. "Il
n'avait pas les attributs extérieurs du fondamentaliste"
dit le patron de
la DCRI. Il confirme que le jeune homme est apparu sur les "radars "
des policiers à l'automne 2010, quand Merah s'est fait arrêter en Afghanistan
lors d'un banal contrôle routier. Il dit que son profil n'a pas inquiété plus
que cela les services américains et afghans.

Ensuite, à propos d'un deuxième voyage de
Merah en 2011, Bernard Squarcini raconte qu'il a suivi un entrainement de type
militaire au Waziristan, mais pas dans un camp. Une formation individuelle avec
une seule personne. Là encore, du point de la DCRI, la détection était
difficile.

Il est enfin question dans cet entretien de
la fameuse convocation de Mohamed Merah par la DCRI en novembre dernier. Cet
échange au cours duquel Merah convainc les policiers du but touristique de son
périple. Pour Bernard Squarcini, il s'agissait d'une entretien purement
administratif, pas très poussé par nature, puisqu'il n'est encadré par aucune
procédure judiciaire.

Merah était très courtois, très disponible.
Il a expliqué aussi qu'il était parti chercher une épouse. Il a montré ses
photos de ses prétendues vacances réunies sur une clé USB...Et apparemment, on
s'en est en tenu à ça....

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