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Pesticides : la justice se penche sur la mort d'un salarié viticole

Denis Bibeyran est mort en 2009 d'un cancer des voies biliaires après avoir travaillé pendant 30 ans comme salarié viticole dans le Médoc. Sa sœur souhaite que la Mutuelle sociale agricole de Gironde reconnaisse ce cancer comme maladie professionnelle.
Article rédigé par franceinfo
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  (Marie-Lys Bibeyran se bat pour faire reconnaître la maladie de son frère comme professionnelle © Maxppp)

Si elle obtenait gain de cause, ce serait la première reconnaissance post mortem de ce type. La chambre sociale de la cour d'appel de Bordeaux étudie jeudi cette affaire exceptionnelle. La décision a été mise en délibéré au 16 avril,

. Une femme se bat pour que l'on reconnaisse que les pesticides ont tué son frère, Denis Bibeyran, mort en 2009 d'un cancer des voies biliaires.

Denis Bibeyran a 14 ans lorsqu'il démarre sa carrière d'ouvrier viticole dans le Médoc. Pendant 20 ans, il va conduire le tracteur et épandera les différents traitements chimiques pour protéger les raisins des attaques de parasite.

Jusqu'à ce que son médecin lui signale qu'il a un cancer en 2008. Il avait 46 ans, et jamais il n'avait imaginé qu'il risquait sa vie en travaillant dans les vignes. "Souvent en période de pulvérisation il avait des problèmes tels que des saignements de nez, des maux de gorge, parfois des angines assez sévères " raconte sa soeur Marie-Lys Bibeyran à France Info.

Je me souviens l'avoir entendu dire 'ah ce sont peut-être ces produits '"

Et ce n'est pas pour l'argent qu'elle se bat depuis cinq ans devant les tribunaux pour cette reconnaissance... elle même salariée viticole à Listrac, elle voit bien que les choses n'ont pas beaucoup changé. "Il y a toujours cette omerta ", dit-elle. "Ce qui m'a marqué c'est la réaction des anciens employés de mon frère, qui quand je leur ai fait part de ma démarche, ont tout fait pour me décourager ", ajoute-t-elle.

Devenue aujourd'hui militante dans l'association Phyto victimes, Marie-Lys bibeyran sait qu'une victoire juridique pour son frère pourrait servir à d'autres familles. Plusieurs agriculteurs ont déjà fait bouger les lignes en faisant reconnaître leur maladie comme liée à l'usage des pesticides. En avril dernier, une salariée viticole a même fait condamner son employeur pour faute inexcusable.

Elle se bat pour faire reconnaître la maladie de son frère comme professionnelle liée aux pesticides : les explications d'Anne-Laure Barral

 

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