Des couloirs du Palais de justice de Paris qui se vide, une page qui se tourne. 24 kilomètres de couloirs, 26 salles d'audience vont peu à peu être plongées dans le silence. Seuls les procès d'assises donneront encore un peu de vie à ce vieux Palais de justice. Reste le souvenir de 1 000 ans de justice rendue ici. Dans l'une des salles d'audience a été jugé Jacques Chirac, Christine Lagarde ou encore Dominique de Villepin. Mais en octobre 1793, c'est une reine, Marie-Antoinette, qui comparait pendant trois jours devant le tribunal révolutionnaire.Du maréchal Pétain à Charles BaudelaireAutre salle, autre époque, autre procès. En 1945, le maréchal Pétain, puis le chef du gouvernement Pierre Laval sont condamnés. Durant cinq jours d'audience, en présence de caméras et de photographes, l'ancien avocat Laval plaide sa cause. Jugé pour haute trahison, il contestera la légitimité de la haute cour de justice et quittera l'audience.D'autres prévenus ont gravé ces escaliers monumentaux : des hommes de lettres, poursuivis pour leurs écrits jugés contraires à la morale publique et religieuse. En 1857, ce fut le cas de Gustave Flaubert pour Madame Bovary, et Charles Baudelaire pour Les Fleurs du mal.