Mortalité des abeilles : non-lieu pour l'insecticide Gaucho
Treize ans après les premières plaintes, le pesticide Gaucho a bénéficié d'un non-lieu dans l'enquête pénale sur les conséquences du produit sur les abeilles. C'est en 2001 qu'une information judiciaire avait été ouverte sur des faits éventuels de tromperie, escroquerie et de destruction du bien d'autrui, sur le cheptel apicole. À ce moment-là, le groupe Bayer, qui commercialise le pesticide, n'avait pas été mis en examen, mais placé sous le statut de témoin assisté.
Dans l'ordonnance de non-lieu datée du 1er avril, le juge d'instruction indique que "la communauté scientifique n'a pas démontré l'existence d'un lien de causalité entre l'introduction du Gaucho dans les cultures agricoles et l'augmentation de la mortalité des abeilles", et qu'alors, "appréhender les troubles du cheptel apicole sous l'angle pénal apparaît d'emblée malaisé", rajoute-t-il en pointant du doigt les autres facteurs qui interviennent dans la mortalité des abeilles comme le Varroa (acarien parasite des abeilles), le frelon asiatique ou la perte de diversité des cultures.
Bayer accusé par les apiculteurs d'avoir caché la toxicité du produit
La partie civile, l'Union nationale de l'apiculture française (Unaf), a fait appel de ce non-lieu, le dossier sera donc de nouveau examiné par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris.
Les apiculteurs, eux, ne contestent pas le fait que les causes sont nombreuses, mais soutiennent que les pesticides en sont la principale. Ils accusent Bayer d'avoir caché la toxicité réelle du pesticide au moment de l'obtention des premières autorisations de commercialisation.
En France, l'autorisation du Gaucho a été retirée en 1999 pour le tournesol et en 2004 pour le maïs, en raison des risques pour les abeilles.
En décembre dernier; l'Union Européenne a interdit trois pesticides mortels pour les abeilles.
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