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Moitoiret dit "ne pas être responsable" de la mort de Valentin

Au deuxième jour de son procès en appel, et alors qu'il était resté mutique en première instance, Stéphane Moitoiret s'est adressé pour la première fois à la mère de Valentin, tué de 44 coups de couteaux à 10 ans en 2008. Il a réaffirmé devant les assises du Rhône qu'il n'était "pas responsable" de la mort de l'enfant.
Article rédigé par franceinfo
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  (Alexander Roth-Grisard Maxppp)

"Je suis touché par votre chagrin ". C'est par ces mots que Stéphane Moitoiret s'est adressé à Véronique Crémault, la mère de Valentin, tué en 2008 alors qu'il allait avoir 11 ans. Alors qu'il n'avait pas prononcé un mot lors de son procès en première instance devant la cour d'assises de l'Ain en 2011, le marginal de 44 ans a confirmé sa volonté de s'expliquer. "Moi j'ai perdu mon père et mon grand-père quand j'étais jeune ", a-t-il articulé, le débit lent, en choisissant ses mots.

Mais Stéphane Moitoiret a maintenu ses dénégations, toujours formulées dans les mêmes termes. "Je ne suis pas responsable de la mort de votre enfant ", a-t-il assuré, évitant d'évoquer le geste lui-même. "Je rêvais de cet instant, de pouvoir m'adresser à vous ", l'a coupé Véronique Crémault, qui venait de livrer un témoignage déchirant sur le deuil de son dernier enfant, "l'amour de (sa) vie ".

"Pour moi il y a un destin"

Stéphane Moitoiret, silhouette massive et lucidité en question, qui sera une nouvelle fois au coeur des débats des experts psychiatres la semaine prochaine, explique alors qu'il croit "au hasard, au destin ". "C'était pas son destin, à Valentin ", répond doucement la mère du garçon. L'accusé insiste: "Je n'ai jamais voulu de malheur pour qui que ce soit. Je veux que les gens réalisent leur rêve, leur bonheur ".

"Pour moi il y a un destin. Si vous avez étudié Jésus... Jésus savait qu'il allait mourir sur la croix ", balbutie Moitoiret, qui avait confié mardi à la cour ses délires mystiques, parlant de clonage et de réincarnation. "Je suis très catholique, mais mon fils ne méritait pas de mourir et mon fils n'est pas Jésus Christ. Je ne veux pas rentrer dans cet épilogue, Stéphane Moitoiret. Merci ", rétorque la mère de Valentin, abrégeant l'échange.

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L'ancienne compagne du marginal, Noëlla Hégo, qui comparaît pour complicité d'assassinat, a ensuite assuré à la mère de Valentin qu'elle n'était "pour rien " dans la mort de l'enfant. "Je suis désolée pour vous mais je n'ai pas voulu la mort de votre fils (...) Je sais que c'est terrible pour vous ", a-t-elle dit d'une voix pâteuse entrecoupée de sanglots, le visage cramoisi.

L'audience devait se poursuivre mercredi après-midi par les auditions des médecins légistes. Le verdict est attendu le 22 novembre.

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