Au premier jour de son procès, Michel Neyret a commencé par faire son mea culpa. L'ex numéro 2 de la police de Lyon, poursuivi pour corruption et trafic d'influence, affirme ce mardi s'être laissé manipuler par ses informateurs. Mais à l'audience, ces indics qui l'ont fait tomber sont cruellement absents. C’est le cas de Stephane Alzraa, surnommé "Le Petit". Aujourd’hui en fuite à l’étranger, cet indic était très proche de Michel Neyret. Entre mai 2010 et l’été 2011, c'était même son informateur privilégié. Neyret considère ce franco-israélien âgé de 30 ans au moment des faits comme un "escroc de haut vol" , puisqu'il est l’un des grands délinquants financiers à la taxe carbone. La femme de Michel Neyret, elle, le décrit plus prosaïquement comme "un malin qui baise l’Etat" et donne dans les "fausses factures" . Michel Neyret intervient auprès de la justice en faveur de son informateurEn moins d’un an, Neyret rend une avalanche de services à Alzraa. Il intervient auprès d’un juge pour restituer son passeport, demande que son contrôle judiciaire ne soit pas révoqué. Il intervient également pour le libérer quand il est interpellé, à Lyon pour violences ou à Cannes pour avoir conduit sa Ferrari sans plaque d’immatriculation. Neyret appelle même un officier de liaison à Washington pour savoir si son indic peut voyager librement aux Etats-Unis. A la barre, Michel Neyret plaide, avec de plus en plus d’inconfort, l’aveuglement et une manipulation qu’il n’a pas vu venir. Ce mercredi, les débats aborderont les cadeaux présumés d’Azraa à Neyret: restaurants hauts de gamme, séjour dans des hôtels de luxe, prestation de masseuses, et séjours avec sa femme Nicole dans sa villa sur les hauteurs de Cannes.