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Meurtre d'une jeune Suédoise : le faux taxi Bruno Cholet a été condamné en appel à la perpétuité

Le chauffeur de taxi clandestin Bruno Cholet a été condamné en appel jeudi à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 22 ans, pour le meurtre en 2008 de Susanna Zetterberg, étudiante suédoise de 19 ans.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Dessin d'audience représentant Bruno Cholet lors de son premier procès devant les assises de Paris, le 13 septembre 2012. (BENOIT PEYRUCQ / AFP)

La perpétuité. Le chauffeur de taxi clandestin Bruno Cholet a été condamné en appel jeudi 22 mai à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 22 ans, pour le meurtre en 2008 de Susanna Zetterberg, étudiante suédoise de 19 ans. L'accusé, déjà condamné une dizaine de fois, notamment pour trois viols commis dans les années 70 et 80, a accueilli en silence mais les yeux rougis ce verdict, prononcé après cinq heures de délibéré par la cour d'assises de Seine-et-Marne.

Cette condamnation est conforme aux réquisitions du parquet et identique à la peine prononcée en première instance, en septembre 2012. "Les preuves de la culpabilité de Bruno Cholet sont accablantes", a justifié l'avocat général Jean-Paul Content dans son réquisitoire. "La dangerosité criminalistique de l'accusé n'est plus à démontrer. La justice doit jouer pleinement son rôle de protection de la société", a-t-il martelé, évoquant un "crime abominable".

Bruno Cholet était jugé pour avoir enlevé et tué Susanna Zetterberg après l'avoir prise en charge avec son faux taxi le 19 avril 2008 peu avant cinq heures du matin, à la sortie d'une boîte de nuit parisienne. Le corps de l'étudiante avait été découvert quelques heures plus tard en bordure de la forêt de Chantilly (Oise) avec quatre balles dans la tête, les mains menottées. Son état, à demi calciné, n'a pas permis d'établir si elle a subi des violences sexuelles. "La vie de Susanna, tellement riche en promesses, a été pulvérisée en quelques secondes", a rappelé jeudi Me Jean-Paul Content, regrettant l'absence d'aveux ou de remords de la part de l'accusé. "Il a tiré un rideau noir sur ce qui s'est passé", a-t-il estimé.

"Pervers" et "psychopathe", selon les experts

Bruno Cholet, 57 ans, avait été interpellé six jours après le meurtre, grâce à des images de vidéosurveillance et au fichier des personnes condamnées pour exercice illégal de l'activité de taxi. Lors de la perquisition de son monospace blanc, les enquêteurs avaient retrouvé un sac plastique portant la mention "Susanna 377" et contenant des menottes et un pistolet de calibre 22, avec des traces d'ADN correspondant à celui de la victime.

Des preuves que l'accusé, qualifié par les experts de "pervers" et de "psychopathe", mais ne souffrant pas de maladie psychique, attribue à un "complot" fomenté par des policiers auxquels il aurait refusé de servir d'indicateur. "Votre explication est grotesque !", a dénoncé l'avocat général. Depuis le premier procès, "vous n'avez pas avancé d'un millimètre. Cet appel n'aura servi à rien, sinon à infliger à la famille de Susanna une nouvelle souffrance", a-t-il regretté.

"Je ne suis pas le meurtrier de votre fille"

Imperturbable dans son box depuis le début voilà dix jours de son procès en appel, Bruno Cholet n'a semblé vaciller qu'un seul instant, mercredi, après le témoignage du frère et des parents de Susanna. Sans finalement céder d'un pouce sur sa position. "Je suis désolé de cette épreuve qui vous tombe dessus. Mais je vais sans doute vous décevoir : je ne suis pas le meurtrier de votre fille", a-t-il répété.

"Si l'on a besoin de l'aveu, c'est qu'on sent bien qu'il manque quelque chose", ont estimé ses avocats, Mes Simon Cohen et Aurélie Cerceau, en insistant sur les "doutes" et les "zones d'ombre du dossier". Dans quelles circonstances Susanna a-t-elle trouvé la mort ? "Pire que la douleur de l'absence", ce sont ces "questions sans réponses" qui torturent les parents de Susanna, a souligné leur avocate Me Laure Moureu.

"A partir de quel moment Susanna a commencé à avoir peur ? A partir de quel moment a-t-elle commencé à avoir mal ? Nous ne le saurons jamais", a-t-elle insisté, avant de rendre hommage aux parents de l'étudiante, qui n'ont pas "cédé à la haine""Si je hais cette personne, je vais la faire venir dans mon logement, je serai obligé de penser à elle tous les jours. Et ça, je ne le veux pas", a expliqué son père, Carl Zetterberg.

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