Marseille : les "ripoux" de la BAC Nord présentés aux juges
À l'issue de 72 heures de garde à vue, cinq policiers en civil sont arrivés vers 7h15 au palais de justice de Marseille à bord de deux fourgons de gendarmerie. Ils en sont descendus le visage découvert, avant de gagner directement les bureaux de la juge Patricia Krummenacker en charge de cette enquête hors norme. Les autres fonctionnaires mis en cause — ils sont sept pour l'instant — devraient prendre le même chemin dans la journée ou samedi matin.
Au total, 12 fonctionnaires de la BAC Nord ont été interpellés mardi matin lors de la descente des "bœuf-carottes" dans les locaux de la BAC. Ils sont visés par une instruction judiciaire ouverte en février dernier pour "vol et extorsion de fonds en bande organisée, détention, acquisition, transport et cession de stupéfiants". Des faits criminels passibles de 20 ans de prison.
Plusieurs dizaines de policiers impliqués ?
La "police des polices" a fait descendre des renforts de Paris pour mener les interrogatoires. Mais face à l'ampleur de l'affaire, les limiers de l'IGS (Inspection générale des services) ne sont pas assez nombreux et d'autres policiers de la BAC Nord devraient continuer à défiler dans les prochains jours dans les locaux de la gendarmerie de Marseille. Selon une source proche de l'enquête, une bonne partie de l'équipe de jour de la BAC — soit 30 à 40 personnes — pourrait être impliquée dans cette "véritable entreprise criminelle", pour reprendre le mots du procureur de Marseille Jacques Dallest.
Lors des perquisitions effectuées à la BAC et aux domiciles des "ripoux" présumés, les enquêteurs ont saisi de la drogue, de l'argent liquide et même des bijoux volés. Les comptes bancaires sont en train d'être passé au peigne fin, l'IGS est sur la trace de plusieurs dizaines de milliers d'euros d'argent sale. Des vérifications sont également en cours s'agissant du train de vie de certains de ces policiers.
L'équipe de jour de la BAC des quartiers Nord de Marseille est fortement soupçonnée de se livrer au racket régulier des dealers de la ville et des revendeurs de cigarettes de contrebande. Les voitures de la brigade avaient été "sonorisées" par l'IGS et l'écoute des enregistrements se serait révélée accablante.
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